De loin le plus médiocre des Harry Potter. Les défauts sont les mêmes que dans le précédent film, déjà dirigé par David Yates, mais de manière encore plus marquée.
Le Prince de Sang-mêlé manque de dynamisme et Yates semble éviter consciencieusement tous les sujets importants pour se concentrer sur le secondaire. Quasiment deux heures sont consacrées à des sous-intrigues sans qu'ont entre réellement dans le vif du sujet, à savoir le passé de Voldemort et le secret que celui-ci garde jalousement. On peut penser que c'est un mal pour un bien puisque ça permet de développer les personnages mais même pas car leur traitement est fait de manière beaucoup trop superficielle.
Proche de la comédie romantique, ce sixième film semble essentiellement centré sur les histoires d'amour du trio principal, avec Harry/Ginny (personnage très mal écrit et insipide dans le film) et le triangle amoureux Ron/Lavande/Hermione. Alors certes, après six ans, le spectateur s'est attaché aux personnages et aime les voir évoluer à l'écran, et les passages avec Ron sont souvent amusants. Mais es-ce que ça suffit à faire un film ? Non. Et l'énigme qui donne sont titre au film, à savoir qui est se mystérieux Prince de Sang-mêlé, est inutile. On a finalement peu parlé de lui et de son livre de potion durant tout le film, où du moins pas de manière significative et le spectateur s'y intéresse peu puisqu'il ne fait pas avancer l'intrigue et n'est jamais vraiment mis en avant comme quelque chose d'important. Et le fait est que ça ne l'est pas et que la révélation de son identité tombe comme un cheveu sur la soupe sans rien apporter à l'intrigue. Et c'est bien là tout le problème du film. Il est assez inutile dans le sens où toute l'action est concentrée dans les trente dernières minutes et que même ce dénouement, la découverte du secret de Voldermort, ne fait que préparer les rebondissements du film suivant.
Alors bien sûr, le film fait mouche par moments, en particulier à la fin. Nous ne sommes pas sans ressentir un petit pincement au cœur devant
la mort de Dumbledore où encore Bellatrix dévastant la Grande Salle et incendiant la maison de Hagrid.
Mais cela tient moins au talent de David Yates (cinéaste médiocre) qu'à notre empathie envers des personnages que nous suivons depuis six ans.
Disons que se Harry Potter et le Prince de Sang-mêlé est plus un film de transition qu'autre chose, qui ouvre la voie à un épilogue bien plus satisfaisant.