Je m'aperçois que je n'ai pas vu de film de Spike Jonze depuis dans la tête de John Malkovitch et il s'avère que j'ai tendance à le confondre avec **Charlie Kaufman voire avec Michel Gondry. (Quand je ne confond pas carrément avec Spike Lee.)
Le pire, c'est que lorsqu'on m'a dit qu'il avait sorti un film sur l'histoire d'amour entre un type et l'intelligence artificielle chargée de diriger son OS (une sorte d'Alexa) j'étais super intrigué... et pourtant il a fallut attendre 2020 avant que je ne trouve le temps de le voir... et effectivement le film ressemble a ce que j'attendais à ce qu'il soit.
Il s'agit de la SF très intimiste, reprenant de nombreux codes des films romantiques, notamment le fait que tout le monde vive dans un monde parfait de silicone valley, où tous sont trentenaires et blancs. On rentre assez facilement dans ce monde où le futurisme de l'histoire est soit suggéré par les environnements hyper propres, avec des design assez décalés (tout en restant causy) soit par la technologie très très proche de la notre : (appareil téléphonique encore plus petit, fonctions vocales, etc...) au point que ça pourrait être la notre que ça ne changerait que peu de choses. Le seul truc qui m'a paru gros est l'espèce de mur holographique pour faire du jeu vidéo (ha, cette impression que "la transparence c'est le futur" alors que ça doit être méga relou pour l'immersion) avec une I.A. de jeu vidéo capable d'intéraction dépassant le cadre du jeu vidéo (les programmateurs devaient être fous...)
Mais du coup, on adhère un peu au côté trop propre de l'univers, aux pic-niques sur des plaines superbes, et aux discussions un peu trop parfaites, car elles rappellent celle des véritables comédies romantiques. Sauf qu'un des protagonistes est une I.A. et que c'est accepté d'être en couple avec des intelligences artificielles. Et le film sait montrer de la subtilité avec ça en montrant vraiment Samantha comme un personnage à par entier. (Bon, avec un bémol sur la subtilité... j'ai trouvé la scène de sexe pas très crédible) De plus, en montrant que le personnage, en tant que "négre" pour d'autres gens, s'insèrent dans leur intimité via les réseaux sociaux, il suggère intelligemment qu'a partir des données des réseaux sociaux on peut comprendre une personne, ce qui reviendra plus loin dans le film.
Le seul problème que j'ai avec ce film c'est qu'il est en tout point conforme à ce que j'en attendais... en plus de posséder la même trame qu'une histoire de Mickey, publié dans un Picsou Parade dans les années 80/90.
Une technologie était créé et permettait de faire parler les téléviseurs. Proche des proto-ordinateurs, ceux-ci étaient capables de parler avec leurs propriétaires. Ce qui faisait qu'ils pouvaient discuter avec les personnes agées, jouer avec les enfants et proposer des programmes sur mesures. Hélas, ceux-ci finissent par s'ennuyer des humains, notamment lorsqu'ils se mettent à se connecter entre eux. Avec l'aide de Mickey, les téléviseurs sont alors isolés sur une ile déserte où ils pourront vivre heureux tous ensemble, à l'écart des humains.
Mais bon, voilà, au delà de ça, c'est quasiment un sans faute. On comprend pourquoi Spike Jonze mets de nombreuses années entre chaque film.