De la justesse

À force de voir des films de Jonze, je me dis que le gars a l'art de viser juste, question relations affectives. Justesse, c'est le mot, car on peut difficilement ne pas se reconnaitre (jamais complètement, mais par bribes) dans ses personnages.
Her ne fait pas exception à la règle. On grimace, on rit, on est quelquefois mal à l'aise, mais en fait, c'est simplement parce qu'on s'y retrouve en partie. Parce qu'on a tous éprouvé ce qu'expérimentent les personnages à un moment ou à un autre. (J'aurais pu écrire les répliques d'Amy, je les ai prononcées presque mot pour mot il y a 2 ans). L'amour de Theodore ne sonne jamais faux, la colère de son ex non plus.

Et puis, Her, c'est un peu tout ce que j'aime dans la SF. On n'aborde pas seulement le futur, on parle aussi du présent et de ce qui fait l'Homme (à commencer par ses émotions). Samantha n'est qu'un prétexte pour nous renvoyer aux sentiments humains, au deuil d'une relation en en débutant une nouvelle, à l'amitié, à la nécessité de rechercher le bonheur dans la relation à l'autre.

Avec tout ça, je lui pardonne ces quelques rares longueurs. J'ai entendu dire que Joaquin Phoenix n'était pas satisfait de sa prestation, mais personnellement, j'ai trouvé le jeu sincère. Un autre point positif, c'est que le film ne tombe jamais dans le mélodrama, ce qui était à mon avis un grand risque compte tenu des thèmes abordés. L'humour est présent, il contrebalance efficacement les instants dramatiques.

Tout est dans l'équilibre, dans le cinéma comme dans la vie ;-) Spike Jonze semble l'avoir compris, et nous sert une oeuvre d'anticipation à ne pas manquer.

PS : mention spéciale à l'anticipation vestimentaire ... Après tout, ce serait de bonne guerre qu'après une mode où les futs se portent hyper bas pour montrer le caleçon, on se retrouve avec des pantalons à taille méga-haute dans lesquels on glisse une chemise vintage.... (j'ai tout de même poussé un cri d'horreur).