Quand Ozu trébuche...
Tiens? Voilà un Ozu qui ne m'a guère enchanté,ce qui est une surprise en soi. Ce "Floating weeds" est ici la version de 1959, un remake en couleur du film de 1934 par le même Ozu. Il raconte...
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le 14 oct. 2016
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Ozu est venu tardivement à la couleur. On peut le regretter car, avec ses plans fixes, son art du cadrage, sa disposition des accessoires, Ozu fait un une peintre cinéaste assez fascinant. Et dans ce film, c'est son esthétique -dont on ne peut pas exclure la beauté de jeunes comédiennes en kimono- qui m'a davantage séduit et touché que le sujet.
L'arrivée d'une troupe de comédiens dans un village de bord de mer prend d'abord l'apparence d'une comédie charmante avant d'introduire les accents d'un mélodrame moral et sentimental. Au rythme qui est le sien, c'est-à-dire flâneur, Ozu construit une intrigue toujours très mince. Comme d'autres cinéastes avant lui et après lui, il semble vouloir mettre en perspective l'art dramatique que représente la troupe de comédiens et le psychodrame qui se joue réellement et dont certains sont les sujets.
Le cas du chef de la compagnie théâtrale, le maitre Komajuro, acteur et homme vieillissant, rejoint la forme de solitude que connaissent beaucoup des personnages du cinéma d'Ozu. Elle a quelque chose ici qui m'a semblé un peu artificiel dans le pathétique, un peu...théâtral.
On trouvera par ailleurs des séquences plutôt rares dans la filmographie d'après guerre du réalisateur (la seule que je connaisse à ce jour): des scènes de baisers (chastes) entre jeunes amoureux et, surtout, des moments de brutalité et d'insultes, dont se rend coupable Komajuro (aussitôt absous, semble-t-il), qui rompent avec l'habituelle courtoisie et le savoir-vivre policé des personnages d'Ozu en général. Ce qui ne change pas, c'est ce goût sans modération pour le saké...
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Créée
le 20 nov. 2024
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le 14 oct. 2016
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