Après Corpo celeste et Les merveilles, prometteurs mais un tantinet brouillons, Alice Rohrawacher concrétise son potentiel avec son troisième long-métrage, Heureux comme Lazzaro. Le film a obtenu le prix du meilleur scénario à Cannes mais c'est plutôt la mise en scène qui aurait mérité d'être récompensée. Le récit ressemble à une sorte de conte, avec un héros généreux et simple que la caméra de la réalisatrice accompagne avec bienveillance tout au long de ses aventures. Il est le symbole du peuple, exploité par les puissants, dans ce film qui a l'élégance de ne pas être seulement politique avec sa poésie omniprésente et son humour exquis. Heureux comme Lazzaro passe de la campagne à la ville en conservant son atmosphère de cour des miracles, quasi dickensienne, où la bonté désintéressée de son personnage principal fait merveille au milieu de personnages hauts en couleur. Adriano Tardiolo incarne à la perfection un garçon innocent au sourire si doux au côté notamment du toujours excellent et savoureux Sergi Lopez. Heureux comme Lazzaro passe comme un rêve éveillé, une féérie sociale dont le ton rappelle parfois certains films de Vittorio de Sica.

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le 5 juil. 2018

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