Le diable en socquettes blanches

''Histoires extraordinaires'' Spirits of the death – 1968 de Vadim, Malle, Fellini est un métrage en trois sketches du pire au meilleur.

Vadim confirme qu'il est un mauvais cinéaste, et la beauté de Jane Fonda affublée de tenues affriolantes n'y peut mais ; il enrobe sa relecture de Poe dans des couleurs de bonbons acidulés, sous une lumière d'étalage mettant en image un érotisme factice dans une reconstitution pseudo-médiévale digne d'un roman photo pour midinette. Total ratage clairement ridicule.

Malle fait à peine mieux : un pensum scolaire en tirant la langue avec un Delon binaire, une Bardot hommasse, et un mauvais mannequin jeté d'un clocher.

Fellini sort avec brio de ce jeu de massacre en proposant un transposition contemporaine ne gardant de Poe que le clair-obscur, l'indicible et le malaise hallucinatoire, plongeant un diable-en-petite-fille dans son univers baroque ; ne serait la musique sautillante de Nino Rota, l'on croirait voir un proto-Lynch – le Lynch de ''Lost Highway'' – ; Stamp, aux allures ambigües, est à la hauteur de l'enjeu – excellente dégaine de rock-star vampirique : que boit-il dans sa flasque, de la gnôle ou du sang ?

Nota : ces films à sketches sont la plupart des ratages par leur hétérogénéité structurelle, soit du fait de la rupture de ton, soit par l'inégalité des talents ou de l'inspiration ; en vogue particulièrement en Italie à l'âge d'or du cinéma italien, ils sont par chance tombés en désuétude avec le déclin de ce dernier.