Tout comme Machete, le court-métrage Hobo with a Shotgun, choisi parmi les fausses bandes-annonce du diptyque "Grindhouse", a droit à sa propre adaptation. Toujours réalisé par Jason Eisener (qui avait déjà surpris son monde avec le gorissime court Treevenge et qui signe ici son premier long-métrage), ce passage sur grand écran va étoffer le scénario à peine esquissé dans le trailer et va nous offrir un véritable bordel cataclysmique où on va en prendre plein les mirettes ! Car si Eisener a quelque chose qu'on ne pourra pas lui enlever, c'est son indissociable mauvais goût et Hobo with a Shotgun en déborde...
Un clochard sans nom arrive dans une ville où règnent violence et décadence et décide de nettoyer toute cette vermine avec un fusil à pompe. C'est débile mais ça reste parfaitement dans l'esprit des films d'exploitation des années 80. Mais le pitch ne s'arrête pas là et le scénario va aller encore plus loin en ajoutant une relation père/fille entre notre héros et une pute paumée ainsi que l'arrivée improbable de deux démons en armures de kevlar, histoire de rendre le cocktail encore plus explosif. De plus, et a contrario de Machete, le film se voit privé de la fausse qualité pourrie de l'image et de son casting original, le réalisateur choisissant ainsi de retourner intégralement les scènes déjà présentes dans la bande-annonce.
Dans la peau du Clochard, le badass Rutger Hauer remplace avec efficacité l'inconnu David Brunt et nous livre une performance déjantée dans cet univers fluo ultra-violent extrêmement proche de celui de Street Trash. Et comme pour le film culte de Jim Muro, l'hémoglobine gicle à flots, les tripes sont plus présentes que les dialogues et les scènes de meurtres les plus dingues vont se culbuter à l'écran comme des scènes de baise chez Marc Dorcel, faisant de Hobo with a Shotgun un produit déjanté incroyablement addictif mais surtout un brillant hommage aux films d'exploitation d'antan. Un nouveau film culte à voir absolument pour les fans du genre.