L'interprétation de Nicholson dans le rôle de Hoffa, bien que présente, ne retrouve pas l'intensité de ses performances marquantes des années 70, l'acteur semblant retenir son jeu, ce qui est regrettable.
La réalisation de De Vito apparaît relativement conventionnelle, avec une maîtrise parfois perfectible.
La structure du film, trop mécanique, alterne des séquences narratives des moments clés de la vie de James Riddle Hoffa avec des scènes d'attente, jugées peu pertinentes, notamment sur le parking du Machus Red Fox, le restaurant où Hoffa a disparu en 1975.
L'interprétation de De Vito sur la disparition de Hoffa, bien que proposée, n'apporte pas de valeur ajoutée et tend à diluer le mystère entourant la fin énigmatique de Hoffa.
Le principal point fort du film réside dans sa présentation initiale de Hoffa, non pas comme un syndicaliste idéaliste, mais comme un homme d'affaires ayant instrumentalisé l'action syndicale à des fins lucratives, percevant 10 dollars par recrutement et 10 % des revenus.
Aux États-Unis, la mafia finance le syndicalisme pour extorquer les entreprises et pratiquer le chantage, une approche radicalement différente de celle observée en Europe, où les syndicats exercent une pression financière sur l'État et les contribuables.
Le film retrace l'ascension de Hoffa au poste de président du syndicat des Teamsters, avec le soutien de la mafia, ainsi que les détournements de fonds, les procédures judiciaires, son conflit avec Bobby Kennedy, ses années d'incarcération et, finalement, sa tentative de retour à la direction du syndicat, malgré les 1,7 million de dollars qu'il avait perçus pour se retirer des affaires.
Bien que le protagoniste manque d'attrait, il ne génère pas l'empathie attendue, notamment en comparaison avec l'interprétation de Jack Nicholson.
De mon point de vue, le choix de l'acteur pour ce rôle est discutable ; bien que Nicholson excelle dans les rôles de personnages excentriques et impulsifs, son cynisme inhérent semble le désavantager dans la représentation d'un leader charismatique.
En conclusion, malgré certaines imperfections et une approche parfois jugée trop académique, "Hoffa" reste un film recommandable, notamment pour le plaisir de retrouver Jack Nicholson à l'écran.