Ce long-métrage semble confirmer ce que l’on pensait : depuis qu’ils ont décidé de tourner chacun de leur côté à l’aune des années 2020, les frères Coen ont divisé leur talent par deux. Joel Coen nous a gratifié d’une relecture peu palpitante d’un classique du théâtre shakespearien avec son hermétique « La tragédie de Mac Beth » tandis que son frère Ethan s’est lancé dans une comédie queer et girly avec le sympathique mais parfaitement oubliable « Drive-Away Dolls ». Et ce dernier continue dans la même veine en travaillant avec sa femme Tricia Cooke et en reprenant une des actrices de son premier film en solo, Margaret Qualley. Voilà donc « Honey don’t » et c’est peut-être le pire film des trois œuvres en solo de l’une des fratries pourtant les plus prestigieuses, prolifiques et respectées du septième art. Deux frères à qui l’on doit quand même « O’Brother », « Fargo » et « No Country fro Old men »...
Dans ce mélange de comédie et de polar, rien ne va ou presque et impossible de reconnaître la moitié à l’œuvre sur les chefs-d’œuvre cités plus haut. Si on ne peut nier la prestance et le talent de Qualley dans le rôle principal, tout ce qui gravite autour de cette Honey ne fonctionne pas ou mal. Sauf peut-être le générique du début! Celui-ci, original et flatteur à l’œil, demeure peut-être ce que « Honey don’t » a de mieux à offrir. C’est dire! Sinon, on le droit à une heure et demie de moments déployant un arsenal d’humour et de suspense. Malheureusement, ceux voulant être drôles et décalés ne sont que tristesse et tombent la plupart du temps à plat tandis que ceux orientés vers le suspense se noient dans une intrigue dont on peine encore à saisir les tenants et les aboutissants.
Plus le film avance et une fois la projection terminée, on a presque pitié pour Ethan Coen. Comment lui et son épouse ont-ils pu écrire un scénario d’une telle indigence? C’est bien simple, « Honey don’t » ne va nulle part, entre une fausse piste inutile, des personnages qui tombent comme un cheveu sur la soupe et jamais approfondis, des excès de violence sans queue ni tête et un twist final complètement idiot, on peine à saisir la finalité de ce long-métrage parfaitement inutile et triste à voir. De plus, tout cela est mal monté et articulé. Le film dure moins de quatre-vingt-dix minutes mais parvient à nous ennuyer et il a le don pour choisir les décors et les lieux de tournage les plus moches et vilains qui soient. Si Joel Coen tourne en solo et que c’est raté, ça fera un carré d’as de mauvais films signe que, peut-être, les frangins feraient mieux de se rassembler!..
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