C'est seulement après avoir vu "Queen and Country" que j'ai appris qu'il s'agissait d'une suite et que le premier volet n'était autre que "Hope and glory". Ce second volet m'ayant plu énormément je n'ai pu résister à l'envie de voir la premier film le plus vite possible.


Le principe est le même à savoir découvrir une guerre par un point de vue innocent ou au moins différent de celui d'habitude et digresser un maximum pour rendre le tout plus vivant. Le fil conducteur de "Hope and Glory" est encore plus léger que celui de "Queen and country", car il n'y a aucun objectif principal couvrant donc toute la durée du métrage. L'impression de scénettes décousues est donc encore plus fort, renforcé en plus par des fondus au noir entre chacune d'elles. Cela n'empêche pas l'histoire d'être forte car Boorman prend son temps sur chaque anecdote et délivre des petites histoires tantôt drôles, tantôt poignantes. J'ai même eu l'occasion de verser une larme.


Les personnages sont hauts en couleurs. Le fait que l'on adopte principalement le point de vue d'un gosse amène quelque chose de vraiment différent, surtout que Boorman n'adopte jamais un ton moralisateur, mais bien celui de l'espièglerie enfantine. En effet, ce qu'il y a de formidable avec ces gosses, c'est qu'ils sont encore vierge de toute emprise moralisatrice et donc ils n'hésitent pas à se moquer d'une fille qui vient de perdre sa maman.


La mise en scène est très simple et sobre. Pas de filtres esthétisant comme c'est le cas dans la suite, c'est sans doute mieux surtout lors des scènes impressionnantes de bombardements ou autres attaques aériennes (Boorman devait avoir un bien plus gros budget sur ce premier film, proportionnellement au coût de la vie bien sûr). Les lieux sont très bien exploités (cette île servant d'habitation est juste géniale), les effets spéciaux réussis. Les attaques sont spectaculaires grâce à de vrais avions et de vrais ballons. Et puis les acteurs parfaits pour camper ces personnages fascinants. L'on retiendra surtout le jeune Sebastian Rice-Edwards capable de faire passer tant de choses d'un simple regard ; c'est dommage qu'il n'ait pas poursuivi dans cette voie. Mais je vois qu'en 2012 il a réalisé un court-métrage plutôt bien reçu on dirait.


Bref, "Hope and Glory" est un grand film parce qu'il parle de petites choses, et les petites choses on les oublie un peu trop souvent.


Bonus : http://image.noelshack.com/fichiers/2016/36/1473407217-hope-and-glory.jpg

Fatpooper
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le 11 juin 2015

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