Hot fuzz aurait pu n'être qu'un détournement habile des codes de l'actionner américain et du "buddy movie". Hot fuzz aurait pu n'être qu'une satire de l'image faussement idyllique de la campagne anglaise. Hot fuzz aurait pu n'être qu'un exercise de style de la part d'un metteur en scène tout juste auréolé d'un succès public et critique inattendu de "Shaun of the dead", dans un genre nouveau, à savoir le "Whodunit" .
Et pourtant.
Et pourtant, Wright ne fait pas seulement un travail honnête et méticuleux. Il ne se contente pas d'une intrigue surprenant, d'une oeuvre multiréférentielles ou d'une mise en abîme réflexive des genres qu'il convoque. (Auxquels peuvent être ajoutés le slasher, le western, le film de pote et même la romance).
Hot fuzz c'est un peu tout cela mais c'est surtout une comédie au rythme effréné, à la précision chirurgicale en terme de mise en scène et un sens du détail visuel stupéfiant. Une leçon de ce que signifie un film humoristique digne de ce nom. Loin de se reposer sur la référence pour la référence, Edgar Wright signe un scénario d'une absolue cohérence, sublimé par un sens de la scénographie et du montage proprement démentiel.
Voir Hot fuzz c'est vivre une expérience de cinéma totale et obsédante. Le nombre de détails qui jaillissent à l'écran s'avère tellement volumineux qu'on prend un plaisir renouvelé à chaque visionnage. Un des rares films dont la découverte est sans fin.