If I Had Legs I'd Kick You - Un Trou de Balle dans le Plafond

Une très bonne surprise. Un film qui lessive émotionnellement et mentalement avec cette sensation d'avoir été enfermé pendant presque deux heures dans la tête d'une femme qui est littéralement en train de se noyer sous le poids de ses responsabilités et des attentes sociétales toxiques, Rose Byrne livre la performance de sa de carrière en Linda, une psychothérapeute et mère qui essaie désespérément de garder la tête hors de l'eau pendant que sa fille sans nom ni visage souffre d'une maladie mystérieuse qui nécessite une sonde d'alimentation, que son mari joué par Christian Slater est complètement absent et useless, qu'un trou béant et organique commence à se développer dans le plafond de son appartement et dégouline cette substance visqueuse qui ressemble à du sang ou du placenta ou je sais pas quoi de corporel et répugnant, que son propre thérapeute jouée par Conan O'Brien dans un rôle dramatique (interesting stuff) est plus un obstacle qu'une aide avec ses platitudes cliniques et son refus catégorique de vraiment voir la détresse de Linda, et que l'une de ses patientes disparaît mystérieusement après avoir exprimé sa terreur absolue de faire du mal à son bébé. Le film a quelques scènes vraiment bien pensées en 35mm et ça se voit immédiatement avec cette texture granuleuse et cette lumière qui capturent parfaitement l'état mental disloqué de Linda, on a ce putain de trou dans le plafond qui prend des dimensions cosmiques et horrifiques au fur et à mesure que l'emprise de Linda sur la réalité se désintègre progressivement... Enfin bref, un réel projet terreur existentielle du coup où la parentalité n'est pas présentée comme ce truc instinctif et naturel que la société nous vend mais comme une expérience aliénante et terrifiante où on réalises qu'on ne sait absolument pas ce qu'on fait et que personne ne peut vraiment aider parce que personne ne sait absolument ce qu'on fait.


Ce qui rend If I Had Legs I'd Kick You vraiment fascinant et qui va diviser massivement les spectateurs c'est cette ambiguïté narrative intentionnelle où on refuse complètement de clarifier ce qui est réel et ce qui est la projection hallucinée de l'état mental fracturé de Linda, et honnêtement c'est exactement ça l'attrait du film parce qu'il supporte plusieurs lectures simultanées qui sont toutes également valides et également dérangeantes.


Première lecture la plus littérale, tout ce qu'on voit est réellement arrivé et Linda est simplement une mère qui s'effondre sous le poids de circonstances objectivement horribles, sa fille est vraiment malade avec cette maladie inconnue qui nécessite des soins constants, son appart est vraiment en train de s'effondrer avec ce trou de la balle au plafond qui grandit et qui la force à vivre dans un motel miteux avec sa fille pendant des mois, son mari est vraiment un connard absent qui la juge et la critique sans jamais l'aider concrètement, son thérapeute est vraiment inutile et condescendante voir un peu in love d'elle sans vraiment l'assumer, Caroline sa patiente a vraiment disparu dans des circonstances mystérieuses, et Linda fait des choix de plus en plus dangereux et autodestructeurs en laissant sa fille seule dans la chambre de motel pour aller fumer et flirter avec James joué par A$AP Rocky (bon jeu, étonnement) et en prenant des drogues pour s'échapper temporairement de cette réalité insupportable jusqu'à ce qu'elle atteigne ce breaking point final où elle court littéralement dans l'océan dans ce qui ressemble à une tentative de suicide sauf que les vagues la rejettent encore et encore sur le rivage comme si même la mort refusait de la prendre. Jusqu'à enfin voir le visage de l'enfant et là, on se dit que quelque chose de terrible s'est peut être produit.


Deuxième lecture beaucoup plus sombre et perturbante, la fille de Linda est déjà morte ou braindead depuis longtemps peut-être au début du film peut-être avant même que le film commence et tout ce qu'on voit est la projection hallucinée de Linda qui refuse d'accepter cette perte et qui continue à "prendre soin" d'un enfant qui n'existe plus que dans son esprit dérangé, cette lecture est supportée par le fait qu'on ne voit jamais vraiment le visage de la fille jusqu'à la toute dernière scène et qu'on l'entend juste comme cette présence pleurnicharde et demandante off-screen exactement comme le requin dans Jaws qui reste invisible pour être plus terrifiant, que personne d'autre dans le film n'interagit vraiment avec la fille de manière significative à part Linda, et que le film est entièrement shooté du point de vue subjectif de Linda donc on n'a aucun moyen de vérifier objectivement ce qui est réel. Plusieurs utilisateurs sur IMDb et Letterboxd ont proposé cette interprétation en disant que si la fille était déjà morte ou braindead ça transformerait complètement le film en quelque chose à la Sixth Sense où la révélation finale reconfigure rétroactivement tout ce qu'on a vu, et honnêtement en regardant le film avec cette lecture en tête ça fonctionne bien et rend tout encore plus déchirant parce que Linda serait alors dans un état de déni complet en train de performer les rituels de mère pour un enfant fantôme ou unresponsive.


Troisième lecture et celle que Bronstein semble privilégier même si elle refuse de confirmer quoi que ce soit, Linda est dans un état dissociatif où la frontière entre réalité et hallucination s'est complètement effondrée au point qu'elle ne peut plus faire la différence et nous non plus, certains éléments sont réels comme la maladie de sa fille et la négligence de son mari mais d'autres sont des exagérations ou des projections symboliques de son état mental comme ce trou dans le plafond qui devient de plus en plus organique et fleshy et qui représente littéralement le trou béant dans la psyché de Linda, comme Caroline qui disparaît et qui miroir les propres peurs de Linda de faire du mal à son enfant ou d'être incapable de le protéger, comme les interactions avec son thérapeute qui deviennent de plus en plus hostiles et qui reflètent le jugement que Linda s'inflige à elle-même déguisé en voix externe, et cette lecture transforme le film en portrait expressionniste de la culpabilité maternelle et du burnout où l'horreur surnaturelle et l'horreur psychologique se mélangent jusqu'à devenir indistinguables, donc ce que Linda perçoit devient notre réalité même si c'est déformé par son trauma et son épuisement. Ca se trouve c'est de l'amiante ou une merde comme ça parce qu'on voit à la fin les mecs chargés de le reboucher en full combinaison stériles et Christian Slater porte une tenue de pilote donc, que fait-il vraiment? Et puis on a cette scène avec le cordon dans le bide infini et magiquement la fille parviendrait à se lever et à courir sur la plage retrouver sa mère alors qu'on vient de lui enlever un truc de 15m de long du bide? C'est fishy comme truc.


J'en viens donc a une quatrième lecture absolument dévastatrice qui a émergé dans les discussions en ligne et qui change complètement la façon de voir le film : et si c'était Linda elle-même qui était braindead depuis le début, peut-être suite à une tentative de suicide ou un accident, et que tout ce qu'on voit est sa conscience piégée dans un état végétatif en train de revivre encore et encore ce cauchemar de la maternité qui l'a détruite, son esprit crée cette fiction où l'enfant est vivant pour justifier son existence et son rôle de mère. Cette théorie est supportée par plusieurs éléments troublants du film : le fait qu'on ne voit jamais vraiment le visage de la fille et qu'elle n'a pas de nom pourrait suggérer qu'elle n'a jamais vraiment été une personne complète ou que Linda refuse de la voir de part le choix de la fuite qu'elle aurait prit, le trou dans le plafond qui dégouline cette substance organique pourrait représenter littéralement le cerveau qui se liquéfie ou la conscience qui s'échappe, le tube de la fille prend une dimension encore plus sinistre car elle maintient dans ce fantasme le lien entre elle et sa fille. Et cette scène finale où l'océan la rejette sonne vraiment comme un espèce de rêve ou on bloque sur la même action en essayant de fuir quelque chose. Le syndrome de la marche ou je sais pas quoi. Le pire, c'est que Linda entend des voix et voit des lumières virevolter autour d'elle, surtout lorsqu'elle jette un regard dans le trou (la vie / la mort matérialisée non?) Le I'll be better pourrait donc être le moment où elle se réveille finalement de son coma ou au contraire le moment où elle sombre définitivement dans l'état végétatif permanent.


Peut importe comment vous choisissez de lire le film, celui-ci supportera vos affinités et le résultat est finalement le même : une femme piégée dans un enfer personnel dont elle ne peut pas s'échapper, condamnée à performer encore et encore ce rôle de mère qui la détruit, et le fait que Bronstein dédie le film à sa propre fille Faye ajoute cette dimension autobiographique terrifiante où on se demande jusqu'où elle est allée dans ses propres fantasmes les plus sombres pour créer ce portrait sans concession de la maternité comme cauchemar existentiel.


Le film refuse aussi catégoriquement de nous montrer le visage de la fille jusqu'à la dernière scène et c'est un choix absolument brillant parce que ça nous force à rester dans la perspective de Linda plutôt que de développer de l'empathie pour l'enfant, on voit juste des fragments, le sommet d'une tête, des mèches de cheveux, un coude, une chaussure, des petits doigts sales qui empilent des pots de sauces usagés, et on entend cette voix high-pitched et chiante qui se plaint du fromage sur sa pizza ou qui dit détester son hamster avec cette monotonie dérangeante, Bronstein utilise la fille en la gardant invisible pour qu'elle devienne cette abstraction terrifiante plutôt qu'un enfant adorable qui demanderait notre pitié, et ça c'est vraiment radical comme choix parce que ça nous empêche de juger Linda de l'extérieur avec cette distance morale confortable où on pourrait dire "quelle horrible mère" et ça nous force à habiter complètement son expérience subjective où la fille n'est pas un être humain avec sa propre intériorité mais juste cette présence épuisante qui draine toute son énergie vitale.


La toute dernière scène où Linda échouée sur la plage après que l'océan l'ait recrachée murmure "I'll be better, I promise, I'll be better" directement à la caméra ou peut-être à sa fille dont on voit enfin le visage joué par Delaney Quinn est absolument déchirante parce qu'on réalise que même après avoir littéralement essayé de se noyer pour échapper à cette existence insupportable Linda est condamnée à revenir et à continuer à performer ce rôle de mère qu'elle n'a jamais voulu et surtout, voir le visage de cet enfant est si beau et si bien placé à la fin de cette expérience épuisante ou enfin, on retrouverait presque un peu de réconfort dans cette beauté. (si vous avez des enfants et que vous avez eu la chance de ne pas vivre cette expérience... vous savez.) Bref Linda n'a jamais été à la hauteur de ses propres attentes et elle se sent fondamentalement inadéquate, mais le sourire de cet enfant dirigé vers sa mère montre l'amour réel. Celui qui comprend la peine mais qui respecte tout autant le sacrifice. Et puis le film coupe sur un petit mot qui dédie le film à Faye la propre fille de la réalisatrice et c'est là qu'on réalise que tout ça vient d'un endroit profondément personnel et autobiographique et que de réels traumas et regrets de mère sont déployés à l'écran de la manière la plus honnête et la plus transgressive possible.


Ce qui rend le film encore plus puissant et encore plus inconfortable c'est cette exploration sans concession du regret parental qui est probablement le dernier grand tabou social qu'on refuse collectivement d'adresser, il y a ce moment vers la fin où Linda dit à son thérapeute qu'elle aurait choisi de faire autrement si elle pouvait revenir en arrière, ou plutôt qu'elle n'aurait pas avorté si elle avait su ce qu'était avoir des enfants, et c'est joué de manière tellement crue et honnête par Byrne que ça coupe la chique, et au lieu de recevoir de la compassion ou de la compréhension elle se prend une porte par son thérapeute qui la juge sévèrement pour avoir osé exprimer une vérité, n'importe laquelle. C'est la seule fois dans le film où Linda est vraiment honnête (si ce n'est la scène ou elle parle de faute et de porter le blâme) et exprime quelque chose de réel et putain cette scène meuble le cœur émotionnel de tout le film, les stats montrent qu'entre cinq et quatorze pour cent des parents dans les pays développés regrettent d'avoir des enfants ou sont hyper regardant sur leurs propres façons de vivre la parentalité que s'ils pouvaient revenir en arrière, ils n'en feraient pas. Il y a des communautés en ligne massives comme regretfulparents avec cinquante-quatre mille membres et le groupe Facebook I Regret Having Children avec quatre-vingt-huit mille followers où des gens partagent anonymement ces confessions qu'ils ne peuvent jamais exprimer IRL parce que le taboo est tellement fort, et If I Had Legs I'd Kick You est peut-être le premier film mainstream à vraiment centrer une mère qui non seulement vit très mal d'avoir un enfant malade mais qui fait des choix objectivement mauvais et dangereux comme laisser sa fille seule dans une chambre de motel pendant qu'elle va fumer et flirter avec un mec ou prendre des drogues pour s'échapper temporairement, et le film refuse de la condamner pour ça ou de la redemptioner à travers l'amour maternel qui conquiert tout, il présente juste ça comme la réalité d'une femme qui est complètement submergée et qui n'a aucun soutien et qui fait ce qu'elle peut pour survivre même si ce qu'elle fait est loin d'être idéal ou sain.


Bon évidemment le film va diviser massivement et il y a des critiques légitimes qu'on peut lui faire : le rythme est très lent et contemplatif au point que certains vont trouver ça ennuyeux ou prétentieux, l'ambiguïté narrative peut être frustrante pour ceux qui veulent des réponses claires sur ce qui se passe vraiment, certains personnages secondaires comme le mari de Linda sont tellement sous écrit qu'ils deviennent presque des caricatures, le casting est étrange même s'il fonctionne avec Conan O'Brien et A$AP Rocky dans des rôles dramatiques qui auraient pu être joués par des acteurs plus expérimentés, et surtout le film est tellement dark et déprimant et relentless dans sa représentation de la misère maternelle que ça devient presque un test d'endurance test pour le spectateur, et je comprends totalement cette réaction parce que c'est pas un film qui donne du réconfort ou de la catharsis, c'est juste cent treize minutes de mattage d'une femme détruite qui se détruit un peu plus progressivement sous nos yeux.


Une peine que je considère nécessaire cela-dit, et porteuse d'un vrai moment de cinéma, parce qu'on a tellement de films sur la maternité qui capitulent sur la difficulté mais qui finissent toujours par nous rassurer que l'amour peut conquérir tout et que ça vaut le coup et que c'est le plus beau cadeau de la vie, et If I Had Legs I'd Kick You a le courage de dire non en fait, parfois ça n'est pas vécut de la même manière, et parfois l'amour n'est pas suffisant pour surmonter le burnout et le traumatisme et l'absence totale de soutien et parfois être mère peut détruire complètement certaines personnalités fragiles et il n'y a pas de happy ending juste cette continuation épuisante de responsabilités qui ne s'arrêtent jamais. Linda est donc un personnage fragile mais qui n'est pas définie par sa maternité, elle reste un être humain complet avec ses propres désirs et besoins et limites qui sont constamment niés et écrasés par les demandes impossibles qu'on place sur les mères.


If I Had Legs I'd Kick You reste un film puissant et vraiment il fait mal au bide et au cœur, un film qui laisse émotionnellement drained mais dans le bon sens parce qu'il force à confronter des vérités inconfortables sur la maternité et la culpabilité et le burnout que la société préfère ignorer, Rose Byrne livre une performance absolument colossal qui prouve qu'elle peut porter un film entier sur ses épaules même quand ce film refuse de lui donner le moindre moment de répit ou de triomphe, Mary Bronstein signe un projet solide qui mélange réalisme social, horreur psychologique et même science fiction, le film est très bien dirigé avec ce partie-prit du gros plan à tout prix et une réelle prise de risque dans la mise en scène , et surtout le film a le courage de ses convictions en refusant de donner des réponses faciles ou des résolutions confortables, il laisse juste avec cette image de Linda sur la plage qui promet de s'améliorer et n'est ce pas le rôle d'un parent? N'avons nous donc pas ce happy-ending tant désiré? Même si le film campe ses positions en insinuant que le système est fait pour détruire les mères et qu'aucune quantité d'effort individuel ne peut changer ça. Très content que Byrne ait gagné l'Ours d'argent à Berlin, les critiques et les festivals reconnaissent l'importance du projet même si l'audience mainstream va probablement le rejeter parce que c'est trop dark et trop inconfortable, mais en 2025 où on prétend que tout va bien avec la maternité alors qu'en réalité des millions de femmes se noient silencieusement sous le poids d'attentes impossibles, If I Had Legs I'd Kick You leur donne une voix et une visibilité et refuse de les juger pour leur humanité imparfaite, et pour ça il mérite d'être vu et discuté même si ça laisse complètement vanné et écrasé sur le bas côté comme un Hamster sous coke.



bloodborne
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