Christopher Nolan nous submerge dans le monde des rêves et ... c'est une réussite !

Le cinéma de Nolan est ici résumé dans la seule séquence de l'escalier sans fin et du mouvement de grue par lequel le cinéaste révèle le trucage. Nolan est un cinéaste de l'illusion qui aime laisser planer le doute sur la réalité de ce que voit le spectateur. En cela, Inception se rapproche d'un précèdent film du réalisateur, Le Prestige. Même jeu permanent entre réalité et illusion, mêmes personnages passés maîtres dans la manipulation , Blockbuster ambitieux et original, qui n'est pas toujours facile à suivre car, l'histoire prenant la forme de poupées russes, on assiste à la fin à un rêve dans un rêve dans un rêve dans un rêve issu d'une réalité qui est peut être elle même illusoire.


Nolan parvient à balader le spectateur pendant deux heures sans le perdre en route pour peu que celui-ci, , soit suffisamment attentif. Le scénario est bâti comme celui d'un film de casse avec une première partie décrivant le recrutement d'une équipe de spécialistes (excellent casting entre valeurs sûres et jeunes prodiges ) et préparation du coup, Nolan en profitant aussi, via le personnage d'Ellen Page, pour établir les règles de l'univers qu'il a crée.


La seconde partie est elle consacrée au casse en lui-même où, bien entendu, rien ne pas se passer comme prévu. Utilisation intelligente des effets spéciaux, qui ne sont pas là que pour l'esbroufe mais contribuent de façon pertinente à la construction de cet univers mental, offant notamment deux séquences renversantes, celle où Paris se replie sur elle-même et le combat en apesanteur dans le couloir de l'hôtel. Nolan privilégie qui plus est l'insertion de ces CGI dans un environnement réel plutôt que de tout noyer dans le numérique, rendant les trucages d'autant plus réalistes.


Réalisateur et scénariste très cérébral, Nolan parvient tout de même à donner une certaine épaisseur psychologique et émotionelle à ses personnages tout en conservant une distance qui évite tout débordement larmoyant. Multipliant les pistes et les faux semblants, Inception reste constamment ouvert à l'interprétation et nécessite plusieurs visions pour que l'on puisse en saisir les subtilités. La fin ouverte, en particulier, n'a pas fini de faire parler. Chef d'oeuvre .