Le chef d'œuvre de la saga

Je pense qu'on peut légitimement considérer et dire que ce troisième opus des aventures d'Indiana Jones est un chef d'œuvre du genre et la pépite incontestée, le diamant, de la saga.

Le premier sera toujours le premier et il est parfait, mais l'équipe atteint ici son zénith dans la maitrise des thématiques, du scénario et de la réalisation.

Indy avance sur le chemin de sa destinée, une destinée déjà toute tracée depuis l'adolescence et par un père que l'on découvre enfin, érudit bougon et mono maniaque, le Professeur Henry Jones Sr. Et qui de mieux que Sean Connery/James Bond pour être le père d'Harrison Ford/Indiana Jones? Ils n'ont que quelques années d'écart, qu'importe ! L'illusion marche à merveille et leur alchimie familiale faite de silences, de secrets, d'incompréhensions et d'espoir est le ciment du film.

La dernière croisade, c'est certes la quête du Graal, mais c'est avant tout la quête du père, quête universelle et éternelle s'il en est.

On retrouve avec bonheur le ton enjoué et solaire du premier après un second épisode plus sombre. Néanmoins, les péripéties abondent et les rebondissements s'enchainent à merveille. De Venise à l'Autriche en passant par Berlin pour finir en Jordanie, Indy accompagné de Henry, Marcus et Sallah nous emmène autour du monde pour protéger le monde de ces pourris de Nazis.

De recherches visqueuses dans les catacombes de la Sérénissime aux murs épais d'un château gothique autrichien, d'un autodafé de livres douloureux aux défilés sublimes du Siq, chaque décors dépayse et émerveille.

Il y a de multiples morceaux de bravoure dans le film comme la poursuite en bateaux, l'incendie du château alors qu'Indy et Henry sont attachés à des chaises, la poursuite en tank, la scène aérienne et bien sûr la destruction du temple, dénouement aussi bien d'action qu'émotionnel.

Spielberg est en pleine possession de ses moyens : sa mise en scène est vive et pleine d'humour servie par un scénario particulièrement ingénieux et bien écrit. C'est souvent drôle, en le faisant exprès, mais la légèreté n'enlève jamais le poids des enjeux.

C'est encore une fois une lutte contre le mal, une course poursuite contre les ténèbres.

Le casting n'a pas à rougir et doit lui aussi recevoir des compliments. Harrison et Sean, bien sûr, en harmonie parfaite. Leurs échanges sont naturels. Hilarants et touchants tour à tour.

Alison Doody est excellente en fourbe archéologue égocentrique et séductrice.

Julian Glover est tout aussi excellent en milliardaire prêt à tout pour l'immortalité.

Denholm Elliot et John Rhys Davies se coulent, à nouveau, sans problème dans les personnages de Marcus Brody et Sallah. On est content de les revoir et de les voir participer pleinement à l'aventure.

Mention spéciale à River Pheonix qui incarne à la perfection le jeune Indy dans une scène d'ouverture pleine de rythme et de fougue, pleine d'humour et de références. Une parfaite entrée en matière pour le film et sa thématique.

Tout ceci étant dit, y'a-t-il un défaut? A part cette histoire de malle magique dans le train, je ne voit rien. Je ne peux même pas trouver à redire sur la scène avec Hitler. Elle est bien amenée, elle humoristique sans être de mauvais goût.

Aucun sentiment de manque de justesse et la relation Père/Fils au centre de la quête est bien menée, bien justifiée par les personnalités des personnages et impeccablement interprétée.

Il y a tout et rien ne manque, même pas une image iconique pour finir, nos 4 aventuriers, tels les 3 (+1) Mousquetaires, les cavaliers de l'apocalypse ou les cowboys d'antan, qui s'en vont dans le soleil couchant pour l'éternité.

Je ne déteste pas le 4ème et même pas le 5ème, mais cette fin est parfaite et n'a pas besoin d'addendum.

Un grand moment de cinéma et d'aventures intemporel et immortel.