Puerto Barrios : ses plages, ses parcs, ses bars et ... ses gangs. Chacun sait que le Guatemala fait partie des pays les plus violents du monde et pas seulement dans sa capitale, comme le montre Infiltrée, situé en grande partie dans l'une de ses villes de la côte Atlantique. Réalisé par l'Américain Justin Lerner, le film recherche l'authenticité dans la description du quotidien de ces bandes armées qui s'entre-tuent allègrement et le casting, constitué principalement de véritables membres de gangs, y contribue grandement. Si le naturalisme est bien présent, l'histoire développée par Infiltrée n'est pas d'une originalité folle, avec la quête d'une jeune femme pour retrouver sa sœur disparue et son apprentissage forcé en mode survie. Le scénario, très linéaire, ne donne que peu d'informations liminaires sur son héroïne, ce qui ne facilite pas notre empathie à son égard ni, plus grave, la compréhension de ses actes. Au débit du film, également, certaines circonstances peu crédibles, qui atténuent quelque peu l'efficacité des scènes les plus tendues, pourtant correctement réalisées. L'atout essentiel du métrage réside dans le jeu sensible de son actrice principale, Karen Martínez, vue auparavant dans Rêves d'or et Nuestras madres, dont le visage expressif reflète tous les tourments (ne surtout pas rater le générique final).