Personnellement, je n'avais rien vu d'Interstellar avant la projection, pas même une bande annonce. La surprise était donc entière, mais était-elle bonne ? Eh bien, je n'en sais rien.

Je m'attendais à un voyage contemplatif, visuellement bluffant, avec une bonne dose d'émotions amenées par une histoire simple mais touchante. J'ai eu le contraire.
S'il est de qualité, le visuel n'est pas indispensable à Interstellar. Si ça n'avait été qu'un roman, cela ne m'aurait pas dérangé. Cependant, il rajoute quand même un plus au film. Si de mon point de vue, on est loin d'un GRAVITY en terme de beauté et de réalisme, certains plans et designs font quand même vachement mouche. La simplicité de l'ensemble donne un cachet "réaliste" au film et c'est celle-ci qui fait la force d'Interstellar.
Contrairement à Inception (du même réalisateur), le film ne vous en mettra jamais plein les yeux, mais est-ce vraiment le but ?

"Spectacle" n'est pas le maître mot d'Interstellar, c'est "émotion". Les thématiques du film, la science et l'amour (entre autres), toucheront plus ou moins certaines personnes selon notre rapport historique avec celles-ci. Elles touchent aux relations familiales, à la notion de temps. Le film joue souvent très bien avec la dimension scientifique et son utilisation dans le scénario m'a plusieurs fois laissé bouche bée. Mais pour l'émotion, Nolan peut clairement remercier ses acteurs. De l'exceptionnel Matthew McConaughey à la touchante Jessica Chastain, ils sont tous parfaits. Après avoir vu des performances comme celles-ci, on peut mourir tranquille.
Le son dans Interstellar est aussi un élément fondamental. Comme en vrai, il n'y a aucun son dans l'espace. Les personnages discutent entre eux, mais dès que l'on sort de la cabine, plus rien. Et ce silence, couplé à la magnifique partition d'Hans Zimmer, confère au film une atmosphère sonore impeccable avec des envolées d'orgue incroyables.

Le problème que j'ai avec le film se pose là. Je n'ai pas une seconde été touché. J'ai rigolé, été étonné, mais jamais ému. Je l'ai un peu ressenti comme un tableau inachevé. Une réalisation efficace, une gestion de la musique et du son parfaite, des thématiques intéressantes et qui servent l'histoire, et des acteurs géniaux. Pourtant un point noir, caché au milieu et qui change toute la donne. Mais je pense avoir quelques éléments de réponse...
Le film lorgne plus du côté de la philosophie que de la vraie science-fiction, et s'en sert afin d'expliquer des phénomènes physiques. Au final, la conclusion du film (avant l'ouverture) se retrouve être un méli-mélo aux airs de pathos intello ; ce que j'ai trouvé imbuvable.

Encore une fois, ce sera du goût de chacun. Certains verront en Interstellar le retour de la science-fiction Kubrikienne et son plus grand hommage, d'autres y verront 2h50 d'ennui profond pour intellos. Puis il y a ceux qui seront au milieu, déboussolés, qui se demandent pourquoi tout le monde a un avis aussi tranché sur le film. Quoiqu'il en soit, il faut voir Interstellar, parce qu'il a au moins le culot d'aborder des thèmes qui sortent un peu de l'ordinaire et qu'il est parfait sur bien des points.
ArthurMout-Mout
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le 15 déc. 2014

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ArthurMout-Mout

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