Christopher Nolan, génie pour certains, bons scénarios pour d’autres, nous propose son dernier bébé de trois heures : Interstellar. Après la vague Gravity, ce film n’a aucun mal à devenir rapidement un buzz avant sa sortie. Verdict.
Cooper (Matthew Macconaughey), ancien pilote de chasseur ou de fusée (j’ai pas compris), vit dans un monde devenu aride et hostile. Presque plus rien n’y pousse, la famine gronde et l’humanité va s’éteindre à la prochaine génération. Son fils (adulte, Cassey Affleck) va prendre sa relève dans la ferme qu’il possède et sa fille se perd comme lui dans les étoiles et la physique, des domaines qui sont devenus prohibés et abandonnés. Un jour, des phénomènes inexpliqués les poussent à découvrir une station de la NASA qui a prévu d’envoyer des humains à la recherche d’une autre planète. Cooper décide de partir pour conduire l’expédition.
Quand j’ai lu "2h49" de film, j’ai eu peur ; peur de m’ennuyer. En plus, la SF n’est pas un genre facile je trouve, car il suffit de partir un peu trop loin dans le bordel scientifique pour qu’on n’y croit plus et qu’on passe la séance à se dire « Mais qu’est-ce que c’est que ça ? ». Heureusement, dans ce film (je ne sais pas si c’est Nolan ou un autre facteur) mais quand tout devient un peu trop n’importe quoi, on peut lâcher et se dire que ce n’est qu’une fiction. Bien sur qu’on ne peut pas survivre à un trou noir, bien sur que les personnages auraient dû mourir trente fois depuis le début (sinon on fait pas de film, me direz-vous. Oui bon monsieur.) mais ça passe. Ce qui est étrange par contre ce sont les discours très philosophiques qui apparaissent dans un film comme celui-ci. Je ne suis pas contre, au contraire, mais c’est étonnant et l’on ne sait pas trop quoi en faire au final. Nolan veut prouver qu’on peut être intelligent et conscient même avec de l’action à gogo.
Car on ne s’ennuie pas une seule seconde. C’est une juste alternance entre moments calmes, moments d’action, émotions. J’avoue ne pas avoir senti le temps passé ; contrairement aux personnages du film. D’ailleurs, je tiens à souligner la prouesse d’avoir réussi à montrer ce qu’est la relativité du temps. C’est peut-être le moment le plus fort du film. Par contre, les autres moments sont moins bien gérés. Étrangement, je n’ai pas eu d’empathie pour le père, ni pour la fille (jouée entr’autre par Jessica Chastain), alors que leur relation d’amour est très bien soulignée. Comme si elle avait été survolé ou trop cliché. Mes personnages préférés sont les robots, c’est pour dire.
Sinon pour ce qui est des images, comme d’habitude avec Nolan, c’est très travaillé, très beau. La musique par contre, c’est une horreur par moment. Elle alterne entre trop fort, là ça ne m’a pas dérangé puisque ça sert le film, et une bande son avec seulement deux notes parfaitement insupportables sur dix minutes d’intrigue où l’on doit suivre les protagonistes et quelques blabla « scientifiques arrangés pour le cinéma ». Je crois que c’est ça qui m’a broyé le cerveau et qui m’a fatigué. Je suis sortie crevée de la séance, 3h à suivre des élucubrations scientifiques, des tournicoti-tournicota dans l’espace et des retournements de situation c’est fatiguant ! Mais ça n’enlève pas le fait que j’ai aimé ce film.
Attention, la fin est complètement absurde par contre. Mais bon. Il y a aussi un petit passage « mais bien sur Matthew, on y croit tous ». Et heureusement pour moi, que les vrais théories sur les trous noirs n’ont pas été respectées car je serais décédée dans le cinéma. Oui, dans le titre j’annonce avoir une phobie des trous noirs, ce qui a pu vous faire sourire ou vous dire que je suis folle. Mais une phobie, par nature, est irrationnelle (même si je sais très bien d’où elle vient et pourquoi, mais je me soigne, la preuve). J’ai très peur de ces choses. Le trou noir est un « être » horrible et terrible ! Il aspire tout, et quand on est pris dans son sillage, vous n’avez plus qu’à prendre un livre et attendre qu’il vous déchire pendant des millions d’années. Quelle horreur ! Brrrr Ainsi donc j’ai survécu à Gargantua, le petit surnom affectueux du trou noir dans le film.
Voilà. Un bon film d’action pour ceux qui aiment la science-fiction pas très justes avec la réalité physique. Ma seule déception est le message final « pas grave si on détruit la terre avec nos merdes, puisqu’il suffira de trouver une autre planète ». Ok mec !
Portez-vous bien et évitez les trous noirs !
SweetBerry
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de science-fiction dans l'espace et Les meilleurs films avec Casey Affleck

Créée

le 3 déc. 2014

Critique lue 344 fois

SweetBerry

Écrit par

Critique lue 344 fois

D'autres avis sur Interstellar

Interstellar
Samu-L
9

Rage against the dying of the light.

Un grand film, pour moi, c'est un film qui m'empêche de dormir. Un film qui ne s'évapore pas, qui reste, qui continue à mijoter sous mon crâne épais, qui hante mon esprit. Le genre de film qui vous...

le 6 nov. 2014

435 j'aime

72

Interstellar
blig
10

Tous les chemins mènent à l'Homme

Malgré ce que j'entends dire ou lis sur le site ou ailleurs, à savoir que les comparaisons avec 2001 : L'Odyssée de l'Espace sont illégitimes et n'ont pas lieu d'être, le spectre de Kubrick...

Par

le 28 févr. 2015

333 j'aime

84

Interstellar
guyness
4

Tes désirs sont désordres

Christopher navigue un peu seul, loin au-dessus d’une marée basse qui, en se retirant, laisse la grise grève exposer les carcasses de vieux crabes comme Michael Bay ou les étoiles de mers mortes de...

le 12 nov. 2014

303 j'aime

141

Du même critique

Marvel's Daredevil
SweetBerry
7

Critique de Marvel's Daredevil par SweetBerry

Garanti 100% sans spoil et sans paraben Daredevil est un super-héros de Marvel qui avait eu son adaptation cinématographique comme bon nombre d’autres maintenant (comme Ant Man qui arrive. Ant. Man...

le 11 avr. 2015

6 j'aime

3

Transcendance
SweetBerry
6

Voilà quoi

Il y a des films qui attirent dès la bande-annonce. En voici un. Je suis allée le voir plus par curiosité de n’avoir pas entièrement compris le sujet dans la bande-annonce que par engouement. Donc je...

le 27 juin 2014

4 j'aime

Le Monde de Charlie
SweetBerry
8

Critique de Le Monde de Charlie par SweetBerry

Cette histoire est à la fois très belle et très triste. Charlie (Logan Lerman) est un adolescent taciturne, renfermé et timide. Le monde scolaire et lui ne s’entendent pas très bien. Dans sa société...

le 25 janv. 2013

4 j'aime

1