Blind fate
Adapté à de multiples reprises, le motif de l’homme invisible est un fantasme à double tranchant, sur lequel Verhoeven lui-même s’est cassé les dents : l’occasion d’un exercice de style presque...
le 22 sept. 2020
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Le mythe de l’homme invisible vieillit bien au cinéma, son nombre d’adaptations en atteste. Leigh Whannell et Blumhouse Productions (à qui l’on doit notamment les Paranormal Activity, Get Out ou plus récemment Nightmare Island) auraient pu se contenter d’un reboot de cette vision du scientifique qui devient fou après avoir testé sur lui-même son invention révolutionnaire.
Il n’en est rien : Invisible Man fait le choix de ne pas suivre l’homme invisible lui-même, mais sa compagne. La scène d’ouverture est d’ailleurs une belle réussite : d’entrée de jeu, l’homme est une menace, un prédateur en sommeil qu’il faut fuir à pas feutré. Et quand bien même… L’esprit de la jeune femme, Cecilia (Elisabeth Moss), est torturé par le souvenir de son compagnon toxique (Oliver Jackson-Cohen). Il la hante.
Un choix qui donne au film une connotation toute contemporaine en pleine ère MeToo, mais qui a aussi le mérite d’installer avec malice une réflexion sur la folie chez la victime de l’homme invisible. L’horreur s’installe davantage dans les silences que dans les jumpscares et la violence est ici psychologique, rappelant parfois le récent Paranoïa (2018) de Steven Soderbergh.
Du moins, dans la première partie. Dans le dernier acte, le film peine un peu plus au fur et à mesure où son homme invisible se “dévoile”, devenant un revenge movie pas désagéable, mais plus convenu. Malgré tout, les idées de mise en scène et l’interprétation d’Elisabeth Moss font d’Invisible Man… Un film qui se laisse voir.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Sur l'écran noir de mes nuits blanches... 2020
Créée
le 4 mars 2020
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