Bon ça y est, je me suis enfin fait violence (euphémisme) pour voir Irréversible, le fameux film dégueulasse qui a fait tant de bruit... il faut dire que par rapport à Seul Contre Tous j'étais plutôt préparé, donc le choc a été plus estompé...
Je ne vais pas vous mentir, j'ai trouvé ça nul. Non seulement Noé te plonge dans un malaise profond, mais en plus il se la pète avec un scénario pédant-gnangnan et un montage inversé qui ne sert pas à grand chose à part à faire un clin d'oeil au titre du film. On est tout de même loin de la vacuité de Love, mais on commence déjà à s'en approcher. Déjà le début m'a soûlé, avec la caméra qui bouge dans tous les sens, les comédiens qui hurlent et qui te filent ni plus ni moins la gerbe. Les ambiances crasseuses deviennent vite étouffantes, et même si c'est le but recherché, pourquoi se faire tant de mal ? Surtout qu'on sent un arrière-goût de perversité dans les intentions du réalisateur, et c'est ça qui est le plus flippant.
Au niveau du casting, Dupontel s'en sort très bien comme d'habitude. Vincent Cassel aussi, même s'il est insupportable... quant à Monica Bellucci, à part être super jolie et avoir un accent rigolo, elle joue comme une tanche. C'est bête à dire mais là où elle est le plus convaincante est dans la désormais légendaire scène du viol. D'ailleurs on peut en parler : à quoi sert de filmer pareille horreur pendant cinq longues minutes en plan fixe ? À part donner de l'urticaire, on se demande où veut en venir le réalisateur. C'est de la dénonciation ? Un bon gros délire pervers de voyeur ? Un fantasme inavoué ? J'ai trouvé ça franchement malsain et beaucoup trop vain.
Les seuls points positifs que j'accorderai à ce film sont dûs au fait que Noé va jusqu'au bout de son délire, et même si c'est très brouillon, imbuvable, on note tout de même que le réalisateur a une vraie vision artistique lors de la conception de ses projets. Il nous donne aussi envie de cramer les violeurs, ce qui n'est pas trop mal. Mais à part se satisfaire lui-même, il ne vole pas bien haut, et nous on tombe bien bas à regarder ses supports à branlette. Après, même si je lui crache dessus, je respecte tout de même sa maîtrise du cadre et du montage, qui atteint son paroxysme dans Enter the Void et Climax, encore deux films de détraqués mais qui sont effectivement mieux foutus et carrément plus esthétiques.Bon vomi à tous !