Charlotte Gainsbourg souhaite se rapprocher de sa mère, en réalisant ce portrait intime de Jane Birkin. Un film qui tient plus de la thérapie familiale que du documentaire.
À 50 ans, Charlotte Gainsbourg réalise qu’elle est à la croisée des générations. D’un côté, sa mère Jane Birkin est de plus en plus fragilisée par sa santé et de l’autre, ses filles commencent à s’émanciper du cocon familial. Réalisant cette position de pivot, elle prend conscience que le temps ne s’arrête pas et qu’il faut le saisir. Pour ce faire, elle s’équipe d’une caméra et documente quelques instants de vie passés en compagnie de sa mère Jane et de sa fille Jo.
Si on peut difficilement reprocher à Charlotte Gainsbourg de vouloir soudainement se « coller à sa maman » en réalisant ce film introspectif sur son rapport à sa mère, il y a de quoi être plus critique sur le fait de partager et diffuser ce film. En effet, il n’intéressera guère au-delà du cercle des fans de « Johnny » Jane, tant à cause de sa forme que de son contenu. Il s’agit d’un collage plus ou moins décousu de moments captés à travers divers médiums tels qu’une caméra super 8, un smartphone ou une autre petite caméra numérique. Ainsi, on s’immerge dans le quotidien domestique de Jane Birkin. Une grande partie de ces moments de vie sont filmés dans la demeure Bretonne de Jane. Même s’il il y a bien quelque chose de poétique à la vision de ces trois générations qui font littéralement pousser des graines dans ce « jardin secret », il est difficile de se passionner pour cette succession d’anecdotes où on apprend entre autres que le chien de Jane pète beaucoup, qu’il a eu la covid 19 et qu’il est probablement le point de départ du film Mon Chien Stupide d’Yvan Attal. Le rythme n’est pas déplaisant pour qui a un peu de sympathie pour la dynastie Gainsbourg. L’incontournable ombre de Serge plane encore, notamment lors d’une visite de sa demeure parisienne restée qui, telle une Pompéi contemporaine semble figée dans le temps.
Finalement, un seul plan du film résume bien la démarche quelque peu bancale de ce documentaire : Charlotte filme son reflet à travers un miroir que sa mère qualifie de « flatteur ». Jamais ce documentaire ne dépasse le statut d’(auto-)portrait sympathique mais tellement anecdotique.