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Crise de la soixantaine
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Jay Kelly est ce genre de film qui ne bouleverse rien mais qui fait sourire, qui surprend par petites touches, qui divertit honnêtement. Un bon 6/10 des familles. George Clooney et Adam Sandler, duo improbable sur le papier, fonctionnent étonnamment bien à l’écran. L’un apporte la classe légèrement froissée du vétéran qui a trop vécu de soleil californien, l’autre sa bonhommie mélancolique et son naturel toujours désarmant. Ensemble, ils trouvent un équilibre étrange mais efficace.
Le film repose pourtant presque entièrement sur Clooney. Et pour cause : Jay Kelly ressemble à un miroir dans lequel le réalisateur a décidé de nous faire regarder en face ce que la carrière de l'homme de Nespresso-What else semble être auprès du grand public. On y retrouve des fragments de sa carrière, des clins d’œil appuyés à ses rôles passés et cette idée que l’on observe un homme qui tente de comprendre ce qu’il a fait de sa vie publique. La scène finale en est l’exemple le plus évident. On y voit projetées de véritables images de films de Clooney, comme un montage-hommage qui se glisse dans la fiction pour la bousculer. Ce geste pourrait être lourd, mais il est finalement plutôt tendre, presque pudique.
Et puis il y a cette rupture du quatrième mur, inattendue et malicieusement amenée. Clooney s’adresse droit à la caméra, demande à « la refaire », comme s’il réclamait une nouvelle prise à son propre destin. C’est un moment méta délicieusement culotté, à mi-chemin entre l’aveu et la pirouette, entre la confession et la blague de potache où on ne sait plus si c'est Clooney, Kelly ou un personnage interprété par Kelly qui nous parle. Le film n’en devient pas un chef-d’œuvre pour autant, mais il y gagne une âme.
Le reste est plus classique. Un rythme parfois inégal, quelques scènes qui tirent un peu en longueur, un scénario qui aurait pu être plus affûté. Rien de rédhibitoire, juste un léger manque de tension dramatique. On reste souvent dans la zone tiède, celle des dramedies hollywoodiennes qui veulent toucher mais ne veulent surtout pas trop déranger.
Heureusement, la mise en scène reste propre, le ton globalement agréable, et Sandler apporte ce supplément d’humanité discrète qui permet au film de ne jamais se prendre les pieds dans sa propre ambition méta. C'est fou comme il peut se révéler vraiment bon dans des rôles plus sérieux comme Uncut gems par exemple. A voir s'il continue dans cette voie.
En somme, Jay Kelly est un film attachant, modeste, parfois trop sage, mais porté par une idée simple et belle : regarder sa vie en face et en rire gentiment. Pas indispensable, mais franchement plaisant.
A découvrir sans s’attendre à plus qu’un bon moment en compagnie de deux acteurs qui savent, décidément, faire exister les gens ordinaires.
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