Je n'aime pas la bouche de Vincent Lacoste

Je me demande encore comment cette chose a pu atterrir sur mon disque dur. Sans doute était-il présent sur le disque de dur d'un pote et le titre, pour le moins original a attiré mon attention. Pressé par le temps, j'ai sans doute copié le fichier sur mon propre disque dur sans me renseigner sur le film. Quand j'ai vu que le film avait pour héros Vincent Lacoste, j'ai su que je me trouvait face à une merde. J'aime pas Vincent Lacoste !

Ce Jonathan Zaccaï a choisit le "faux documentaire" pour raconter l'histoire burlesque de ce jeune réalisateur égocentrique incarné par l'immonde Vincent Lacoste. Après tout pourquoi pas. Le faux documentaire est un genre qui a fait ses preuves. Il suffit de visionner "C'est arrivé près de chez vous" ou "Spinal Tap" pour s'en convaincre. On ne peut pas dire que d'un point de vue technique ce soit le genre le plus difficile a réaliser. Une caméra, une perche, et un sens du cadrage optionnel. Alors comment diable Jonathan Zaccaï a-t-il pu se vautrer lamentablement avec "jC comme Jesus-Christ" ? Le faux documentaire est un genre à part entière. Il y a des codes a respecter. Et le code le plus évident c'est de donner l'illusion que le film est un documentaire. Cela va de soit. Du coup on ne fait pas de champs contre-champs lorsque l'équipe est censé être composé d'un seul cameraman. On ne filme pas des scènes qui n'aurait jamais pu être filmé dans le cadre d'un vrai documentaire (genre filmer le père de JC lorsqu'il sort de sa douche par exemple). On filme avec des lumières naturelles et pas avec de gros spots de cinoche. Là, le réalisateur a choisit de filmer un faux documentaire comme un film traditionnel. Du coup c'est trop clean pour nous donner l'illusion d'être un documentaire, et beaucoup trop cheap en terme de réalisation pour être un film traditionnel.

OK, donc dans la forme, ce film est raté. Qu'en est il du fond ? L'idée de base est plutôt prometteuse et il y a quelques guests qui viennent jouer leur propre rôle. On aurait pu s'attendre à une critique amer et cynique de l'industrie du cinéma. Un trucs à mis chemin entre "Le bal des actrices" et "la nuit américaine". Evidemment, ce n'est pas le cas. Le film se contente juste de filmer Vincent Lacoste qui tente tant bien que mal d'être convainquant en réalisateur prétentieux et cynique. Vincent Lacoste confirme qu'il est un très mauvais acteur lorsqu'il s'agit de jouer autre chose qu'un ado un peu looser. Ici, il se contente de déclamer des phrases toute faite, avec autant de conviction qu'Edouard Balladur et avec autant de subtilité que dans un sketch du Palmashow. C'est mal joué, mal écrit, jamais drôle, jamais pertinent. Dans le fond, c'est presque aussi raté que dans la forme.

Et puis il y a la bouche de Vincent Lacoste. L'horrible bouche de Vincent Lacoste. Cette immonde lèvre supérieur aux coins minuscules et aux deux étranges proéminence au milieu qui forment comme un "M". Riad Sattouf a dit de Vincent Lacoste qu'il avait "une bouche pour têter". C'est exactement ça. Du coup depuis hier soir j'ai des images impures et monstrueuses qui viennent hanter mon esprit. J'en a fait des cauchemar. Rien que pour la bouche de Vincent Lacoste, "JC comme Jésus-Christ est un navet".