Quoi dire si ce n'est que "je suis timide mais je me soigne" c'est le résumé de ce qu'était au début de sa carrière Pierre Richard.
Une sorte de clown blanc et d'auguste à la fois.
Après le "grand blond", la course à l'échalotte, ou la moutarde me monte au nez, et juste après le jouet, avec cette comédie, Pierre Richard nous réalise un très grand numéro.
Que de scènes hilarantes, que de scènes complètements débiles mais tellement drôles.
Et surtout ce que j'aime le plus dans cette comédie d'un autre temps, c'est le contraste entre ce joyeux luron, rêveur et notre monde actuel si austère si réglé comme du papier à musique.
Pierre Richard dans ce film c'est un timide maladif, mais à tel point qu'il fait ces premières déclarations d'amour à un interphone.
Et puis un jour il fait appel à un agent matrimonial, mais pas n'importe lequel, Aldo la classe.
Célèbre pour sa fameuse démarche, le voilà missionner pour aider ce brave Pierre Renaud, (et oui c'est son nom dans le film) à vaincre sa timidité.
Lui modeste caissier va décider de franchir encore plus le pas le jour ou il croise une mystérieuse inconnue (Mimi Coutelier) .
Elle semble aussi magnifique que triste et fait la tournée de tous les grands hôtels.
Voilà notre gentil caissier en quête d'aventures et une de ses premières résume parfaitement le ton du film, avec l'achat de deux slips.
Et là on a du Pierre Richard tout craché, avec du non sens, de l'absurde, mais jamais de vulgarité, et surtout on rit.
Mais alors qu'il est seul, le voilà qui retrouve son acolyte italien qui va devenir une sorte de coach pour arriver à franchir toutes les étapes de sa timidité. 
Deux scènes cultes avec la partie de pétanque, et la manière dont Pierre Richard fixe Robert Castel avant de tirer sa boule. 
Tellement simple, mais tellement drôle. 
Et puis le numéro de mimétisme avec l'excellent Jacques Fabbri en routier qui devient fou, et l'addition est très très salée.
Enfin je ne vais pas notifier toutes les scènes, mais je ne pouvais omettre les multiples passe d'armes avec un acteur "pince sans rire" que j'adore, Jacques François. 
C'est juste un pur moment de comédie, et ça n'arrête pas. 
Je ne suis pas un nostalgique comme je l'ai déjà écris, j'aime le cinéma de maintenant mais voir de nouveau ce type de comédie, sans vulgarité aucune, avec des dialogues finement ciselés, et des gags qui n'arrêtent pas, j'adore parfois repartir plusieurs années en arrière pour faire fonctionner mes zygomatiques de manières différentes.
Le cinéma de celui qui a été un grand distrait avec sa dégaine de grand escogriffe blond, c'est juste aussi pour cela que je suis devenu accroc du septième art depuis près de 50 ans.
Des Pierre Richard, c'est comme des Jerry Lewis ou des Jacques Tati, ce sont plus que des acteurs, ce sont des clowns de notre temps dit moderne. 
Alors pour ma part je suis modeste cinéphile, mais rassurez vous je me soigne.