N’ayant pas de référence en termes de film post-apocalyptique et n’ayant pas lu le roman de Matheson pour pouvoir faire quelconque comparaison, il me semble être un bon film divertissant sur ce monde fantasmé de l’apocalypse. Pour ma part, les points positifs sont peu nombreux mais nous pourrions citer le tandem émouvant en première partie de Will Smith avec son chien, ce dernier permettant au personnage d’exercer une espèce de soliloque cathartique lui permettant de survivre dans un monde sans humanité. Nous pouvons également évoquer comme point positif le suspense, présent tout au long du film et qui arrive parfois à nous faire sursauter.
Néanmoins le film ne parvient pas à susciter assez d’empathie et d’émotions pour nous le faire garder en tête. Le personnage principal se retrouve seul dans un monde abandonné de tout vie humaine et est dès le premier plan montré comme un pilote de course à la fast & furious. Aucune progression n’est montrée de Will smith, que ce soit sur le plan émotionnel ou de la survie, se comportant de façon héroïque du début à la fin. La recherche du vaccin (qui lui doit son titre « je suis une légende » élude quelque peu les questions de la souffrance, de la solitude, de l’être seul face au monde au profit d’un homme vaillant, resté fort avec pour leitmotiv « je dois sauver le monde, je ne peux pas laisser faire ça ». La deuxième partie est plutôt plate mais inattendue, on s’attend à voir un personnage complètement chamboulé par la rencontre avec un autre individu (qui vient au passage comme un cheveu sur la soupe) mais finalement reste de marbre. Cette seconde partie permet néanmoins de mélanger les genres avec des moments comiques et dramatiques mais reste tout de même vite expédiée où les personnages secondaires sont rangés dans la case de « passeur ». On peut tout de même essayer de les voir comme des sortes d’apôtres qui viendraient raconter l’histoire de Jesus et ses exploits, dans ce cas là celui du Will Smith ayant découvert le vaccin, transporté par la femme et son fils dans un village reclus de survivants permettant d’éradiquer le virus et de construire une civilisation nouvelle.
Le film cherche à davantage mettre en avant l’héroïsme du protagoniste dans un monde en ruine au détriment d’une réflexion sur la question de : qu’est ce qu’être au monde lorsqu’on est seul. C’est le parti pris du film, que je respecte et c’est pourquoi je ne le trouve pas mauvais.