Malgré les apparences et leur récente profusion sur les écrans, rien n'est plus difficile que le genre biographique au cinéma. Au moins, dans le cas d'Antonio Ligabue, peintre naïf italien du XXe siècle, on ne peut pas dire qu'il soit véritablement connu en France et c'est donc une véritable découverte pour beaucoup. Le personnage était visiblement complexe et guère aimable, très marqué par son enfance malheureuse dans une famille d'accueil suisse et, bien entendu, par ses séjours en hôpital psychiatrique, à différents moments de sa vie. Je voulais me cacher, réalisé par Giorgio Diritti, fait bien des efforts pour nous plonger au cœur de l'existence turbulente de ce peintre génial mais en essayant de traduire son caractère dans un récit chaotique où les scènes se succèdent, surtout au début, dans un grand désordre chronologique et souvent aux portes de l'hystérie. Les choses se calment dès lors que l'artiste accède à la notoriété mais le film reste toujours aussi peu convaincant,, cherchant principalement le pittoresque dans tous les actes de Ligabue. La construction de Je voulais me cacher est bancale, sans fluidité, voulant sans nul doute rester fidèle à son personnage principal mais l'impression donnée est celle d'un long métrage conçu comme un maelström d'images qui ont du mal à former un ensemble cohérent. Elio Germano, qui incarne Ligabue à différents âges, est impressionnant, certes, mais de manière tellement outrée qu'il en devient presque une caricature. Je voulais me cacher plaira sans doute à certains pour son exubérance et son aspect foutraque, disons qu'il a surtout le mérite de nous faire découvrir un peintre étonnant et de vouloir en savoir plus sur son œuvre.

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le 18 oct. 2020

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