Voilà un film aussi classique sur la forme que sur le fond. On sent la volonté de bien faire, mais le résultat reste assez tiède. Côté points positifs : la direction artistique est très soignée, décors, costumes, lumières, tout est là pour nous plonger dans l’époque. L’interprétation est globalement réussie. Bernard Campan est très sobre et habité, Grégory Gadebois endosse parfaitement le costume de Valjean, Alexandra Lamy surprend et convainc dans un rôle ingrat à contre-emploi, Isabelle Carré, même plus en retrait, reste impeccable.
Mais le reste peine à suivre. La mise en scène d’Éric Besnard est plutôt faible, assez plate, et il faut dire que le réalisateur ne nous a jamais vraiment emballé jusque-là. Le scénario manque d’épaisseur, enchaîne les flashbacks de façon un peu lourde, et surtout, l’émotion n’arrive jamais vraiment à nous toucher. Le film est plutôt court, mais traîne malgré tout, et on reste souvent à la limite de l’ennui. Il manque ce souffle romanesque qu’on attend d’une adaptation, même libre, des Misérables. Au final, une déception. Pas honteux, pas raté non plus, mais on reste clairement sur notre faim. Dommage.