ATTENTION : Peut contenir des révélations !

Vu le 08/06/22 - DVD - VOSTFR

Avant de le voir plus de vingt ans après sa sortie, Jeepers Creepers n'évoquait en moi que le vague souvenir d'une camarade de lycée pour qui le film était le plus terrifiant jamais réalisé. Bon, ladite camarade considérait Ray Charles comme un pianiste médiocre et sortait avec un mec qui a bossé pour GameKult. J'aurais dû me méfier.

Le film de Victor Salva (Qui n'a rien fait de notable à part l'œuvre qui nous concerne ici et ses deux suites directes) commence sur une note plutôt positive. Après une brève introduction des deux protagonistes principaux (Dont la relation frère-sœur est bien rendue), le long métrage nous place directement dans le bain avec un camion fou prenant en chasse, pour une raison inconnue, une belle américaine vintage (Une voiture hein ... Ici une Chevrolet Impala) sur une de ces routes linéaires et interminables comme tant d'autres aux USA. On pense évidemment tout de suite au fameux Duel de Steven Spielberg. Si Jeepers Creepers n'atteint pas la maestria de son modèle, la montée en tension est plutôt efficace, grâce notamment à un plan astucieux, sans être révolutionnaire, où le spectateur inattentif pourrait se faire surprendre.

Quelques kilomètres après cette échauffourée , nos héros retrouvent le camion incriminé garé près d'une bâtisse, le chauffeur s'amusant a priori à balancer des cadavres dans un conduit pendant que le moteur de son Iveco refroidit. Ce camionneur pas louche pour un sou reprendra nos joyeux lurons en chasse jusqu'à les faire sortir de la route, les laissant là, tels des chiens abandonnés avant le départ en vacances.

Cliché oblige, plutôt que de "CALL 991 !" (Oh ben ça alors ! Le portable n'a plus de batterie !), notre duo (Gina Philips / Justin Long, des acteurs de troisième zone) décide d'aller explorer le fameux conduit, qui, surprise, contient des cadavres !

Après ce premier tiers plutôt glauque et intriguant, le film se vautre sur tout la ligne.

Le scénario, pas aidé par un casting fadasse, ne sait plus où aller et se contentera de nous proposer une traque mollassonne, dans des décors creux et se comptant sur les doigts d'une main, le tout agrémenté d'une soupe aux clichés usés jusqu'à la moelle, même en 2001. Je ne compte plus les fois où la Chevrolet Impala citée précédement n'arrive plus à démarrer ou à enclencher la première, tout cela pour créer une tension bien factice. À croire que nos amis américains ne savent faire que des V8 à la douce mélodie mais sans rien autour. Voitures nippones ou rien TMTC.

Toujours dans les clichés, le scénariste (Qui n'est autre que le réalisateur), nous sort de son chapeau le personnage de la médium. Figure classique du genre, elle n'apporte ici absolument rien à l'intrigue si ce n'est quelques brides d'informations sur l'antagoniste principal mais a priori pas de quoi lui survrire ou le vaincre. Ah ben merci. Son absence n'aurait foncièrement rien changé au film.

L'antagoniste principal donc, The Creeper, n'est pas un chauffeur polonais doublant à l'arrache sur la N7 mais une sorte de croque-mitaine / démon / Pennywise (On retrouve l'idée du cycle d'éveil pour se nourrir et tout un délire autout de la peur) et il est, une fois révélé, plutôt décevant. Le design est totalement raté et il ne dégage rien de bien effrayant. Le film loupe à iconiser sa créature. Il faut dire qu'un démon qui se fait salement culbuter par une voiture (Pourtant à bout de souffle comme on l'a vu) ou fumer par une "vieille aux chats", c'est moyennement angoissant.

La fin arrive abruptement après une interminable et inutile séquence dans un commissariat digne d'une sitcom et on se demande où tout cela voulait bien en venir, si ce n'est à ce chouette plan final, partiellement reprit sur l'affiche.

Côté réalisation, si rien ne viendra nous flatter la rétine outre mesure, tout est plutôt propre, avec quelques fulgurances ici et là.

Jeepers Creepers nous emporte avec lui grâce à un début sympathique mais n'arrive pas à développer ses idées et plonge la tête la première dans des clichés qu'on nous propose ad nauseam, nous larguant finalement dans un fossé plein d'orties. N'arrivant pas à installer une ambiance glauque sur le long terme ni à rendre culte son boogeyman, le long métrage nous laisse sur notre faim. Finalement, un chauffeur polonais doublant à l'arrache sur la N7, c'est bien plus effrayant.

2/5

BudInvader
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le 9 juin 2022

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