Nous avons tous besoin d'être rassuré.

Rassuré, sur le fait que ce que nous faisons est bien pour mieux percevoir qu'elle est la direction à emprunter. Rassuré, pour mieux apprendre à comprendre l'autre. Rassuré, pour mieux se découvrir soi même et savoir jusqu'où il est possible de s'aventurer.

Plus que jamais, la situation à laquelle nous faisons face aujourd'hui me donne le sentiment d'être perdu. Perdu, dans un vaste champ de possibilités et d'impossibilités. Perdu, dans un quotidien qui manque d'une saveur de découverte et de partage. Perdu, dans un brouillard de visages sans sourire qui laissent s'échapper dans leurs regards des interrogations sans horizons.

Oui, les cinémas ne sont plus là. Comme une lampe torche dans une grotte obscure, le cinéma manque depuis beaucoup trop longtemps d'éclairer mon chemin, et probablement celui de la plupart d'entre nous. Son absence déséquilibre mes réflexions, mon enthousiasme, mon plaisir sadique de m'heurter à la complexité de mes sentiments. Sans cinéma, où vais-je et comment pourrais-je continuer à apprendre à me découvrir, à me connaître ? Plus que jamais, je suis perdu et j'ai besoin d'être rassuré.

#Jesuislà, réalisé par Eric Lartigau, est un film qui interroge notre manière de percevoir la vie et de l'aborder. Ce film, qui selon moi reste plus que jamais d'actualité, nous pousse à nous interroger sur la manière dont nous concevons notre façon d'exister et de penser notre rapport aux autres. Ce long métrage réalisé en 2019 met en scène l'amitié, l'amour, le temps mais aussi la technologie : des notions toutes aussi magnifiques que complexes que porte avec brio Alain Chabat dans une poésie aux couleurs des cerisiers de Séoul.

Outre un questionnement profond sur l'importance tant bien positive que négative qu'ont les réseaux sociaux dans nos vie, #Jesuislà est un film d'une beauté saisissante qui met en lumière l'obsédant et insatiable désir de s'évader, de s'échapper : de se perdre pour mieux se retrouver.

Les notions de perte, de transition et de découverte ne sont-elles pas des éléments clés pour avancer dans la vie ? Combien sont ces personnages de cinéma qui se perdent, se cherchent, se questionnent sans cesse et finissent par découvrir quelque chose d'unique : une nouveauté sans pareil qui rallume la flamme de leur joie de vivre ? Des personnages qui, comme Alain Chabat, n'ont pas peur d'aller vers l'inconnu, de se confronter au risque d'être perdu pour pouvoir assouvir la réalisation d'un rêve sans fondement, mais qui permettrait d'affirmer : "je l'ai fais, et je ne peux pas regretter."

#Jesuislà nous montre à quel point il est important de se perdre pour être rassuré. Le film nous pousse également à ne pas nous laisser aller par ce quotidien incertain auquel nous faisons face.

Nous sommes Lost In Translation en étant là sans être là. Cependant, continuons à exister. Continuons à nous interroger, à assouvir notre soif d'évasion et à répondre à notre envie de nous échapper.

Dans l'attente de la réouverture des cinémas, #Jesuislà, ou plutôt, #Nousommeslà.

Cinéma, Je t'aime.
Cinéma, nous t'aimons.

BaptisteBLL
8
Écrit par

Créée

le 22 mars 2021

Critique lue 305 fois

Baptiste BL

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