Child's play (Jeu d'enfant) sort aux États-Unis en 1988 et en 89 en France. Il rencontre un immense succès et devient rapidement un classique avec diffusions régulières à la télévision. Il devient même un objet emblématique de la culture états-unienne.
Le scénario est simple, mais créatif et osé. Un criminel, avant de trouver la mort dans une boutique de jouets transfère son âme dans le corps d'une poupée à la mode en utilisant un rituel vaudou. Son but : se venger du policier qui l'a tué et de son équipier qui l'a abandonné. Un enfant, plus tard, se verra offrir cette même poupée par sa mère pour son anniversaire.
L'originalité de ce film d'horreur est bien sûr l'utilisation d'une poupée tueuse et maléfique. On fait d'un objet pour enfant, donc innocent un objet diabolique employant un paradoxe efficace. Alors que de nombreux films d'horreur (souvent à petit budget) ont un scénario pauvre, un manque de savoir faire cinématographique, et dirais-je même "publicitaire", qui mène à un ensemble qui manque de rythme et ennuie, ici, il n'en est rien. Le rythme, soutenu jusqu'à la fin est l'un des atouts du film. Le savoir-faire publicitaire des états-unien qui ne date pas d'hier est au rendez-vous et est même l'un des éléments essentiels du film : la poupée est un objet à la mode comme de nombreux ont pu l'être chez les enfants comme les Pogs, les Pokemons ou les Tamagotchi. La télévision est d'ailleurs omniprésente au moins dans la première partie du film, puisque c'est grâce à elle que l'enfant entend parler de l'existence de la poupée puis en veut une. C'est aussi le médium de diffusion des informations sur le criminel. On s'aperçoit plus tard que les autres enfants ont aussi des poupées Good Guy et qu'ils les amènent à l'école. Le début du film n'est bien sûr pas sans rappeler Gremlins, un autre grand succès qui eut lieu 4 ans plus tôt et il est clair que celui-ci lui doit beaucoup. Enfin, l'enfant qui est débrouillard et doit souvent se débrouiller sans ses parents (sa mère) rappelle également un autre succès qui lui arrivera deux ans plus tard : je parle bien sûr de Maman j'ai raté l'avion qui développera l'idée à fond. Bref, un bon film d'horreur à regarder pour Halloween, qui mérite son statut de classique.