Je n'ai rien à t'offrir que ce que tes yeux voient
Pourquoi Isabelle, élève à Henri-IV, vivant dans un milieu bourgeois à l'abri du besoin matériel, entourée d'amour familial, choisit-elle de se prostituer? François Ozon pose la question et se garde bien d'y répondre, ne proposant des explications (la recherche symbolique d'un père de subsitution...) que pour les écarter aussitôt. Isabelle reste jusqu'au bout une énigme, corps à vendre mais âme insaisissable. Le détachement d'entomologiste avec lequel la caméra la suit, et qui parvient à aseptiser jusqu'aux ébats sexuels de la belle, peut finir par lasser; rien de surprenant si la frustration finit par l'emporter, faute d'avoir autre chose qu'une surface impeccablement lisse à laquelle se raccrocher. Et puis, la division de l'histoire en séquences saisonnières (été/automne/hiver/printemps), c'est certes mignon, surtout ponctué par des chansons de Françoise Hardy, mais on a connu plus original.
Ce qui sauve malgré tout le film, ce sont les acteurs, à commencer par Marine Vacth, mais tout le casting est impeccable jusqu'au dernier second rôle.