C'est possible de faire plus navrant, sérieux ? Ca m'a désolé tout le long cette connerie.
En fait, à un moment, vers le début du film, les élèves de la classe d'Isabelle ou Léa (incarnée par Marina Vacht, débandante (et pourtant, Dieu sait que je bande facilement) d'ailleurs car totalement désincarnée, sans déc', on dirait un cadavre) récitent un poème de Rimbaud et ensuite, le commentent.
Et bien, le film a EXACTEMENT la même structure (attention spoilers) : exposé de la "thèse" et commentaire de cette "thèse". Alors, autant, la première partie se laisse suivre sans être trop emmerdante même si on a vu 100 fois la même chose et en mieux, et que Ozon se croit énigmatique (pourquoi fait-elle ça ??? Mystère, mystère). Alors que merde, la solution, on la connaît depuis le début : plaisir de la transgression dans les milieux bourgeois, Pasolini nous en parlait déjà (et de manière beaucoup plus pertinente et concluante) dans Théorème, et avant lui Bunuel.
Mais non, comme si ça suffisait pas, Ozon se la joue didactique à en crever. Et la deuxième partie du film, c'est quoi ? Spoiler, spoiler : l'entourage de la gamine découvre tout et essaye de comprendre. Ce qui nous donne droit à de LONGUES et INDIGESTES scènes EXPLICATIVES sur un truc qui était évident dès le synopsis. Et l'auteur d'insister sur le fait qu'elle n'avait pas besoin de cet argent, qu'elle était gâtée depuis petite (on l'a compris, TETE DE NOEUD, elle habite dans le centre de Paris, va au lycée Henri IV, et a une villa pour les vacances !!).
Alors, non seulement, le film enfonce des portes ouvertes, mais en plus, tout cela sonne désespérément faux, joué, Ozon ne sachant pas (ou ne voulant pas, et c'est peut-être la seule proposition potentiellement intéressante du film, j'y reviens tout de suite) filmer le sexe. Oui, alors, il y a peut-être une bonne idée : c'est Marine Vacht. L'actrice (ou plutôt la non-actrice puisque que comme dit plus tôt, elle est totalement désincarnée), incarne bien le côté faux, le côté puéril du personnage qu'elle joue et de sa rébellion pathétique contre les carcans bourgeois dont elle prétend se libérer. Je dis bien que c'est la seule bonne idée POTENTIELLE du film, car je ne suis pas tout à fait sûr que Ozon (qui apparaît dans le film pour se la taper, comme c'est charmant) ait eu cette intention. En effet, tout paraît tellement premier degré, explicatif, grossier, surligné, factice que je lui vois mal avoir un tel recul sur son sujet.
Franchement, autant voir Secrets d'adolescentes avec Brigitte Lahaie : c'est un porno, ok, mais sur un thème proche, le réal va jusqu'au bout de ses idées, filme du vrai sexe (avec moult gros plans) et ça sonne moins crétin et auteurisant que ce navet.