Un angle de vue plus positif et impalpable sur la prostitution féminine.
"Jeune et jolie" n'est pas vraiment un film sur la prostitution féminine,mais plutôt le portrait d'une adolescente issue de la bourgeoisie parisienne,qui se cherche une identité et teste son pouvoir de séduction sur des hommes toujours prévisibles. Et c'est tant mieux! Avec cette 14eme réalisation,François Ozon prouve qu'il continue à aimer les sujets sulfureux enrobés d'une mise en scène élégante et discrète. Il manie parfaitement le sens de la métaphore à travers Isabelle se regardant sans cesse dans la glace,ou espionnée par son petit frère. L'importance de sa propre image,surtout lorsque l'on a 17 ans,et que l'on a tout pour soi. Le débat sociétal ne peut s'élever très haut,la faute à une opacité constante qui en dit trop peu sur les motivations d'Isabelle,ou qui ne creuse pas assez certains seconds rôles intéressants. Mais force est de constater que ce que l'on retient avant tout,c'est la prestation frondeuse et évanescente de la très cinégenique Marina Vacth. En plus de sa beauté racée qui semble toute droit sortie des années 60( piste confirmée par les chansons de Françoise Hardy sur 4 saisons),elle possède ce mystère envoûtant qui fait les grandes actrices. Soulignons aussi la prestation toute en sensibilité renfrognée de la divine Géraldine Pailhas en mère choquée.