Régal !

Après la formidable découverte qu'a été Haute Pègre, je continue mon exploration du cinéaste qu'est Ernst Lubitsch avec une oeuvre encensée un peu partout To Be or Not To Be. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on se retrouve face à une comédie particulièrement osée, riche et très intéressante.

Je vais quand même commencer par le seul petit bémol de ce film qui est pour moi son introduction extrêmement bavarde et par le côté un peu trop théâtral des quinze premières minutes, là où le reste du film parvient pour moi à éviter ce piège de n'être qu'un théâtre parlé.

Pour le reste, c'est vraiment une comédie incroyablement puissante, digne d'une certaine manière et dans un genre totalement différent du film Le corbeau de Clouzot. L'oeuvre s'articule presque autour de cette célèbre phrase prononcée par Hamlet. Entre l'humour pur lorsque l'aviateur polonais doit se lever afin de rencontrer l'actrice au moment où son époux prononce cette phrase, on peut y voir un sens plus large entre une forme d'esprit patriotique de résistance face à l'occupation. Être ou ne pas être un Polonais patriotique finalement ?

La force de Lubitsch est cette constante manière de tourner en dérision la guerre et la souffrance, l'occupation et la peur des représailles allemandes. A travers des jeux d'acteurs où les personnages polonais sont rarement qui ils sont vraiment aux yeux des Allemands, on se moque de l'occupation nazie, des SS et des militaires.

A ce stade, la seconde partie du film est un chef-d'oeuvre entre situations rocambolesques et répliques toutes trouvées. Entre le Schulz hurlé à tout va par les chef de la Gestapo et le jeu d'acteur de Tura, c'est un véritable régal pour le spectateur que nous sommes.

Cette comédie est pour moi réellement importante, tant pour son ancrage dans l'époque, que pour le spectateur et le plaisir qu'il y prend.