Un Cowboy sur la planète Naboo

Ce John Carter est passé inaperçu lors de sa sortie, et c’est carrément injuste, car il mérite franchement notre attention. Effectivement, l’œuvre souffre d’un petit paquet de défauts, mais l’intention est honnête et le résultat très divertissant. Il s’agit de la première réalisation en prises de vues réelles d’Andrew Stanton des studios Pixar (1001 pattes, Le Monde de Nemo, WALL-E, Le Monde de Dory), et ce qui est certain c’est que l’animation 3D lui va beaucoup mieux…

Libre adaptation du roman Une Princesse de Mars, l’histoire raconte les aventures de John Carter, officier sudiste pendant la guerre de Sécession, propulsée sur la planète Mars, sur laquelle la guerre fait rage entre plusieurs espèces extraterrestres.

J’ai beaucoup apprécié certains aspects du film, comme le fait que Carter puisse faire des bonds prodigieux, j’ai aimé l’ambiance visuelle de l’univers, la précision des détails, la dimension science-fiction qui nous rappelle d’autres films tout en parvenant très bien à se distinguer, l'action qui fonctionne bien et qui nous en met pleins les yeux. J’ai aimé l’aventure du héros, lorsqu’il se trouve sur Mars. Je trouve que le spectacle fonctionne très bien.

Toutefois les défauts sont légion. Le film semble parfois s’éparpiller, le début et la fin, qui se déroulent sur Terre durant la guerre de Sécession, puis quelques années plus tard, parasitent l’histoire, à tel point que l’on a le sentiment qu’il y a deux films dans le film. Je n’ai pas aimé le manque de réalisme et surtout de crédibilité de l’œuvre. Trop d’éléments sont laissés au hasard (jusqu’à preuve du contraire, il me semble que les humains ne peuvent pas respirer sur Mars...). La réalisation est très scolaire, avec certains plans d’une ringardise désolante. Certains aspects de l’intrigue et de l’histoire sont un peu expédiés, et d’une certaine manière trop faciles, par exemple le portail entre les deux mondes est un peu ridicule. La compréhension n’est pas toujours évidente, car l’œuvre se perd en fausses complexités, et l’ennui qui pointe quelquefois en raison d’un rythme inégal ne nous incite pas à l’attention. Les personnages sont des archétypes sommaires et la relation entre les personnages n'a rien d'excitant.

En ce qui concerne les acteurs, aucun d’eux ne se démarque véritablement. Taylor Kitsch est à l’image de son nom de famille. Lynn Collins n’est pas exceptionnelle, souvent dans la démonstration futile. Thomas Haden Church, qui joue le méchant, est extrêmement mauvais, en plus de manquer cruellement de charisme.

Que dire d’autre sur ce film ? Ah oui ! La musique semble parfois en décalage avec ce que l’on voit à l’écran. Elle est plutôt aboutie, mais parfois il y a des envolées inutiles qui font une drôle d’impression.
Six étoiles me paraissent la note appropriée pour ce film. Dans mes critères six étoiles correspondent à «bien », juste « bien ».