Naufrage non mérité

Si l'année 2012 a au final permis à Disney de toucher le pactole avec "The Avengers", le studio avait au préalable encaissé une lourde perte. Véritable naufrage au box-office, ce "John Carter" était presque un échec commercial pré-programmé : budget conséquent (250 millions de dollars !) confié à un novice en matière de film live, marketing désastreux (pas de produits dérivés, affiches et trailers ratés, etc.) car géré par un directeur débarquant dans le cinéma, et tensions au sein du groupe (certains prétendent que le film a été un échec volontaire pour forcer le président des Walt Disney Studios à démissionner).

Pourtant, en terme de cinématographie, le film est tout à fait correct. Il s'agit de l'adaptation d'une œuvre littéraire fondatrice de la SF de 1912, qui a inspiré bon nombre de classiques du cinéma. Si bien que paradoxalement, de nombreuses idées de "John Carter" paraissent avoir été pompées ailleurs (on pense à "Avatar", "Star Wars", etc.). Cependant, Andrew Stanton est parvenu à créer un univers visuellement riche, assez créatif (mélange de SF et de péplum), et plutôt bien exploité. Les séquences d'action, bien que courtes et relativement édulcorées, sont efficaces. Le scénario est parfois maladroit, et très conventionnel, mais n'est pas du tout ennuyeux. Concernant les acteurs, il n'y a rien de transcendant, leur prestations étant correctes. Taylor Kitsch (qui enchaînera la même année un autre échec commercial avec "Battleship"...) manque un peu de charisme, mais incarne un héros désabusé attachant. Au final, "John Carter" ne méritait pas son échec, et demeure un bon divertissement.