John Wick - Chapitre 4 ne lésine pas sur les moyens pour servir un opus digne d'un menu de restaurant étoilé. Après un amuse-gueule oriental sauce Lawrence d'Arabie, le spectateur se voit apporter sur un plateau d'argent une entrée au wasabi façon Akira Kurosawa, un plat principal expérimental d'inspiration berlinoise underground, avant de terminer par un dessert de haute voltige dans la capitale française, qui honore à sa façon le pays de la gastronomie.
Tous les ingrédients de ce menu hors norme ont été sélectionnés avec soin et méticulosité : le casting, les lumières, les costumes, les décors et la musique. John Wick/Keanu Reeves, aussi charismatique que physiquement limité par son âge, excelle dans ce rôle taillé sur-mesure aux côtés de l'explosif Caine/Donnie Yen, du dérangeant Bill Skarsgård/Marquis Vincent de Gramont, de la révélation Rina Sawayama/Akira et des autres membres de ce casting cinq étoiles qui crèvent l'écran.
L'ensemble, bien que composé d'éléments de teintes et de textures différentes, forme une harmonie parfaitement cohérente qui stimule tous les sens et atteint des sommets de jouissance lors des scènes d'action. D'un plat à l'autre, le spectateur se remémore des expériences passées de la série John Wick, évoquées ici et là comme des petites madeleines de Proust.
Les scènes d'action - ici le liant magique génial - ont tant de choses à dire par leur rythme, leur musique, la beauté funeste des gestes et la violence inouïe qui s'en dégage, suscitant une fascination presque morbide.
La cerise sur le gâteau, c'est un humour discret, mais bien présent, qui survient dans des moments où la tension atteint son paroxysme, et vient rappeler au spectateur qu'il n'a pas à avoir peur d'être là pour profiter de ce grand spectacle explosif et bourrin dont le scénario tient sur un post-it.
Un régal à déguster absolument dans une salle de cinéma, seule(e) ou accompagné(e) !