Après un troisième volet plutôt décevant et trahissant certains principes de la saga
(le « retournement » de Winston en premier lieu),
ce quatrième (et dernier?) opus revient aux fondamentaux et on ne peut qu'apprécier. Alors évidemment, c'est l'univers John Wick, avec tout ce que cela implique : mais n'est-ce pas ce que l'on est venu chercher ? Un journal qualifiait le résultat de « chapelle Sixtine de la baston », il y a un peu de ça : à la fois très violent mais esthétique, bourrin et presque romantique, ce « Chapitre 4 » se joue des superlatifs et envoie du très lourd, nous baladant dans un Paris souvent nocturne, beau et en partie fantasmé, sans doute un peu « guide touristique », mais saisissant.
On s'est visiblement un peu moqué du scénario : je le trouve pourtant clair et cohérent, mettant bien en avant les traditions et origines, les valeurs des uns et des autres. Quelques moments cultes, aussi : l'impressionnante course-poursuite place de l'Étoile, l'hallucinant combat dans les escaliers... Il y en a pour tous les goûts, jusqu'à un final puissant, offrant aussi bien une possible suite qu'une conclusion en bonne et due forme. Keanu Reeves est fidèle à son personnage (et lui-même) : efficace et monolithique, aussi bien entouré par les « historiques » (Ian McShane, Laurence Fishburne, Lance Reddick) que les nouveaux (Bill Skarsgård, Clancy Brown). Du cinéma d'action comme on l'aime, assez 90's dans l'âme et très moderne dans l'exécution : un point final (?) idéal.