Déception pour ce 3e volet qui s'entête à mettre les défauts du 2e en exergue. Là où le premier épisode restait honnête, celui-ci manque clairement d'humilité en voulant se la jouer "grand cinéma" à travers cette mythologie d'assassins de haut standing et la musique classique. Le scénario est alors complètement absurde à se prendre autant au sérieux et vouloir faire de l'épique qui fait avancer l'histoire au minimum syndical. On note alors tous ces plans larges d'exposition (villes et paysages) tentant de donner du cachet mais plutôt quelconques. Et puis, cette fixation sur les chorégraphies à rallonge, certes très louables dans leur exécution, mais tenant alors plus du ballet que d'un combat mano a mano viscéral. On ne manque d'ailleurs pas de remarquer les mouvements calculés, et les acteurs qui attendent parfois patiemment le coup suivant prévu par le script.


Par ailleurs, le film semble tellement superficiel qu'on peine à se prendre d'empathie pour les personnages, même pour le protagoniste. Tout d'abord, John Wick est vraiment immortel, peu importe tout ce qu'il encaisse, ce qui en devient ridicule. Les dialogues sont navrants et les personnages secondaires restent dans la figuration, comme Halle Berry disparue aussi soudainement que n'importe quel quidam au coin de la rue fait partie de cette société secrète d'assassins, ou la prestation ridicule de Saïd Taghmaoui dans ce segment affligeant au Moyen-Orient. Et, surtout, l'interaction avec l’environnement (la population en particulier) est totalement fantaisiste. Malgré des luttes tapageuses à armes blanches et armes à feu au milieu d'une bibliothèque, un aéroport ou encore le métro, personne ne semble s'en soucier, comme si le monde n'existait qu'à proximité de John Wick.


Finalement, ce John Wick 3 est très mou et manque clairement d'originalité en s'affichant comme un melting-pot raté des décors classieux de Skyfall, du style nerveux de The Raid (2) et de la mythologie efficace du premier John Wick. Reste seulement l'impression d'avoir eu un long teasing avec fusillades à rallonge pour le 4e volet.

AntoineRA
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le 31 mai 2019

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AntoineRA

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