Le projet de Jake Kasdan, responsable de Sex Tape, avait de quoi faire frémir les fans de Jumanji. Cette relève du film culte avec Robin Williams promettait un lamentable vautrage dans le mauvais goût. Pourtant, Jumanji : Bienvenue dans la jungle s’en sort honorablement, respectant l’univers d’origine et faisant preuve de bienveillance envers ses personnages.


Bienvenue dans la jungle semble faire affront à l’esprit de Jumanji : le jeu de plateau, modernisé, se grime en jeu vidéo pour attirer ses proies, qui se retrouveront aspirés dans la jungle au lieu d’une invasion en bonne et due forme à chaque lancer de dés. La présence de Jack Black au casting d’une comédie étant rarement synonyme de qualité, et la bande-annonce du film laissant présager du pire, l’annonce de la sortie de Jumanji : Bienvenue dans la jungle a fait l’objet d’un accueil incendiaire de la part d’un public nostalgique. Une fois n’est pas coutume, on est plutôt agréablement surpris par le résultat final qui, bien que doté d’un scénario prévisible qui provoquera quelques pointes d’ennui, sauve les meubles grâce à des références sympathiques (seuls les vrais se souviendront de Nigel) et des gags raisonnablement fun sans tomber dans le lourdaud bas de plafond.


Pourtant, il y avait de quoi se planter, notamment avec le personnage de Shelly, instagrammeuse égocentrique réincarnée en Jack Black au sein du jeu, mais Jumanji : Bienvenue dans la jungle gère l’écriture de ses personnages sans tomber dans le piège de l’homophobie ou la transphobie ; cette transformation est teintée de curiosité et même d’une certaine fraîcheur. Dwayne Johnson s’en tire plutôt bien en geek affublé du corps d’un tombeur invincible, et on apprécie même l’évolution du personnage de Karen Gillan malgré un enjeu casse-gueule qui la transforme en belle gosse fort dévêtue. Seul, Kevin Hart sombre malheureusement dans le cliché du sidekick noir rigolo : on aurait aimé voir plus de profondeur pour cette idole du lycée dont l’évolution ne suffit pas à contrebalancer les mimiques agaçantes de l’acteur.


On se retrouve donc devant un petit film de congés sans prétention, qui divertit sans être hilarant non plus, et qui se distinguera plus par ses personnages attachants et ses quelques bonnes idées que par une véritable qualité de l’ensemble.

Filmosaure
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le 3 janv. 2018

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