A Hollywood, les dinosaures, quand il n'y en a plus, y'en a encore.

Les premières minutes de Jurassic World : Renaissance pourront étonner par son sous-texte accidentel. En effet, il fera se demander de manière inconsciente, devant ce diplodocus mourant dont tout le monde se fout, si cela valait bien la peine de ressusciter une saga plus que trentenaire après le crash sidérant de je-m'en-foutisme que constituait Jurassic World : Le Monde d'Après.


Idem par la description de la lassitude du public vis-à-vis d'un simple phénomène de mode, donnant a priori raison aux suffisants cyniques pullulant sur les réseaux asociaux et autres sites cinéma, ne cessant de vouer les blockbusters actuels aux gémonies.


Parce que mine de rien, au-delà des motifs immuables du scénario, de la volonté de plaire au jeune public et de certains archétypes de personnages parfois peu fouillés, l'aventure que propose Jurassic World : Renaissance procure de vrais frissons de cinéma et de réels morceaux de bravoure.


A l'image de ces attaques aquatiques faisant plus d'une fois de l'oeil à la saga des Dents de la Mer, et s'imposant comme l'aspect le plus inédit dans le cadre de cette saga. Tout comme son metteur en scène, Gareth Edwards, menacé de se perdre comme avait pu le faire Juan Antonio Bayona au terme de Fallen Kingdom qui avait tout du gothique parfois contre-intuitif.


Sauf qu'il se montre pour le moins à son aise, comme il avait su se fondre dans un autre univers franchisé dans une galaxie très lointaine. Filmant le chaos ambiant de manière haletante, réussissant à émuler un certain ludisme et un sens de la tension qui avait été portée à ébullition par Spielberg dans le Jurassic Park matriciel.


Tout en restant fidèle à son style, même le temps d'une scène de parade nuptiale, moment contemplatif et de quasi recueillement que l'on jurerait issu de son Monsters. Ou de jouer avec gourmandise avec l'échelle des monstres qu'on lui a confiés. Monstres parfois de foire, tout aussi impressionnants qu'étranges, rebuts génétiques faisant par fois penser à Alien : La Résurrection, impossibles à exploiter dans un parc d'attractions familial.


Gareth Edwards signe avec Jurassic World : Renaissance un retour aux sources de bonne tenue, soit un survival et un film d'aventures vitaminé réussissant à faire ressentir son univers et craindre sa faune pleine de dents pointues. L'efficacité est présente, ainsi que la volonté de s'inscrire bien plus du côté Park, que du côté World d'une saga qui semblait tout simplement à bout de souffle et à court d'arguments.


So 90's, quoi.


Behind_the_Mask, un dino, c'est rosse.

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le 5 juil. 2025

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