Hollywood est devenu généreux : j’étais venu pour voir des dinosaures et j’ai vu des dinosaures + un spectacle de magie.
Le film s’ouvre sur la fameuse scène de la bande annonce avec l’enclos du « D-Rex » ( on ne nous explique pas cette lettre dans le film mais ma théorie est qu’il s’agit du DavidCopperfieldaurus Rex). Ensuite l’ensemble du film consiste en une série d’apparitions : un spinosaure sur la plage, un hélicoptère dans un arbre, une vallée de titanosaures cachés la minutes d’avant dans des hautes herbes ( il y a probablement une inspiration Pokémon sur cette scène), un t-rex derrière un canoë, et j’en passe.
Et quand ce ne sont pas des apparitions, on a droit à des mirages du passé : une lueur rouge agitée de gauche à droite, une gueule de t rex séparée d’un enfant par une mince paroi, une voiture qui glisse sous la pluie devant un panneau « docks », une joue posée contre la peau d’un dino à grands renforts du thème orchestral qu’on connaît maintenant bien, une scène d’ouverture avec un type qui se manger dans la cage du gros prédateur, etc.
Le scénario tient en une phrase qui est dévoilée dans les premières minutes du film : allons chercher du sang de dino pour faire des médicaments. Et après ben c’est ça jusqu’à la fin, pas de surprise, pas de retournement, juste ça.
Ce qui peut amener un ton ironique et donc un peu amusant au film finalement c’est qu’il est lui même ce qu’il « dénonce », l’exploitation d’une créature majestueuse du passé( jurassic park premier du nom) juste pour faire de l’argent.
On tombe un peu dans une « Avengerisation » du genre : toute tension est désamorcée soit par l’absurdité de la situation ( voir scène du canoë ) soit par une sorte de nonchalance générale. Tout est assez convenu aussi : à titre d’exemple, après la scène du quezaquoi…quezacguaca… du dino volant, tout le monde atterri au même endroit : deux sortent des escaliers, un tombe, une arrive par la corde et pouf le petit parachute tombe à côté. Ça n’a l’air de rien mais c’est ce genre de plan ou tout s’emboite comme dans un jeu qui accentue l’impression d’artificialité.
Je crois que la cerise sur le gâteau c’est le dévoilement de l’apparence du gros prédateur de cet épisode à la fin : quand il est apparu, personnellement j’ai basculé en mode Alien.Je me suis demandé dans la gorge de quel phacochère avait bien pu pondre un facehugger pour produire cette chose. À tout moment je m’attendais à voir Scarlet Johansen monter dans un mécha sur les docks et défendra la gamine en balançant du « ne la touche pas sale pute ». Je me demande si je n’ai pas halluciné aussi à un moment parce que la bestiole m’a semblé passer par toutes les tailles : de Godzilla à fat T-rex.
Un point positif : on nous a épargné l'overdose de raptors.
Bon il y a de la mauvaise foi dans mon commentaire parce que c’est finalement proche de ce à quoi je m’attendais : après avoir vu toutes les suites précédentes, le film ne pouvait ressembler qu’à ça. Mais ça reste frustrant parce qu’il y a un matériel de fond qui est bon et à chaque fois il y a cette lueur d’espoir que peut être on va retrouver cette tension, ces discussions …. Et à chaque fois on plonge plus profond. Je m’attends presque à un cross over avec les film « Le Meg » appelé « Jurassic Park : abysses » dans lequel Jason Statham dresse des Megalodons pour un milliardaire qui veut juste les modifier génétiquement pour révolutionner le transport maritime plus vite que ses concurrents. Là on aura officiellement touché le fond.