Les Besson divorcent sans que l'on sache précisément pour quelle raison. Ce qui est sûr c'est que les enfants ne veulent plu voir leur père, prenant de ce fait le parti de la mère. Qui dit vrai ? Celle qui les a mis au monde ou bien celui qui veut les retrouver ?
Xavier Legrand réalise ici un film sans artifices et pourtant rigoureusement pensé. Le divorce est un thème que l'on connaît bien dans le cinéma, surtout français. De même que les histoires de couple et de famille, je pense notamment au film d'Asghar Farhadi, Le Passé qui parlait très bien de tout cela, pour ne citer que le plus récent. Comme pour le film de Farhadi également c'est le traitement des enfants, et notamment du jeune Julien, ici formidablement interprété par Thomas Gioria. Xavier Legrand sait capter les doutes et les questionnements du petit garçon, qui sert aussi de relais entre le père et la mère.
La réalisation et la mise en scène sont quant à elles assez simples et pourtant chaque image fait sens à l'écran, qu'il s'agisse de montrer la vulnérabilité dans le jeu de Léa Drucker ou bien la stature imposante d'un Denis Menochet glaçant de réalisme. Le film va à l'essentiel, il ne s'encombre d'aucun élément narratif inutile, n'appuyant ni sur la corde sensible ni sur la froideur du sujet. Jusqu'à la garde cherche à montrer du tangible et du palpable. Des situations qui pourront d'ailleurs faire échos (parfois douloureusement même) à une partie du public, cela ne fait aucun doute.
Jusqu'à la garde démontre qu'en abusant de rien on peut faire du cinéma à la fois fort, juste et poignant. Tout fonctionne ici, notamment l'émotion et ça continue dès lors que le film est fini.