Juste la fin du monde de Xavier Dolan


N’ayant jamais été un grand fan du cinéma de Dolan, je dois bien avoué que ce drame intimiste m’a beaucoup plu. Sortie en 2016, le dernier Grand Prix du Jury à Cannes, est une oeuvre sensorielle qui ne laissera personne indifférent. A mon sens, c’est le Dolan, le plus accessible.
En effet, le jeune cinéaste québécois nous propose un film assez rare jouant sur la poésie de sa forme et le loufoque de son propos.
Bien que le film soit souvent brillant, il n’échappe pas a quelques petites fautes de gouts.


Mais dans l’ensemble, je ne peux que conseillé de voir ce film qui est une petite expérience de cinéma bien gérer et qui va au bout de son propos.


Comme beaucoup de films, Juste la fin du Monde est un film plus de « personnages » que d’intrigue. En effet, l’enjeu principal du film est clair et précis dès le départ, ce qui va permettre au cinéaste de prendre son temps pour construire les personnages et leurs relations. On peut clairement dire que l’ambiance dramatique au sein de cette famille est bien gérer. Chaque membre de la famille possède des noues narratifs intriguant avec Louis qui est le personnage central.


Le scénario se paye aussi le luxe de parfaitement tenir son enjeu et son rythme. Plus le film avance, plus on a envie de connaitre la résolution de l’histoire et une fois le climax arrivé, on n’en sort plus indemne. La manière dont le film se conclue est à mes yeux parfaite.


Le seul bémol qui plombe a quelques moments le film sont les flackbacks qui font un peu tape à l’oeil et ne sont pas vraiment nécessaires. Pour ma part, c’est un petit manque d’inspiration.
Mais globalement, l’histoire nous agrippe, nous touche et nous malmène comme le personnage de Louis.


L’aspect technique du film est assez irréprochable. Au dela, de la réalisation sensorielle, Dolan réussi a insufflé une esthétique à son film, cela par le biais d’une photographie sublime et d’un étalonnage de l’image qui rend l’ambiance oppressante.
Mais oui, la qualité de cadrage du film est sans doute la grande force de la mise en scène.


La réalisation de Dolan est quasi obsessionnel dans ce film dans le sens où il filme quasiment que les visages en gros plans mais presque jamais de faces. A mes yeux, c’est un partis pris purement symbolique comme si les personnages ne voulaient pas voir « la vérité » en face. De plus, il laisse durées ses plans se qui donnent parfois au film une dimension mystique.


D’ailleurs, volontaire ou non, on sent une grosse inspiration Terrence Malick dans ce film du jeune cinéaste ce qui n’est pas un défaut d’ailleurs.


Gaspart Ulliel est clairement la performance du long métrage. Il démontre encore une fois tout son talent d’acteur et sa palette de jeux juste folle. Bravo a lui car ça devait etre assez dur !
Vincent Cassel est comme souvent excellent dans le role de Antoine.
Natalie Baye dans le role de la mère est excellente et surprenante.
Lea Seydoux est sublime autant physiquement qu’intérieurement. J’ai beaucoup aimé son look.
Marion Cotillard est excellente, avec un jeu de regard très profond.


Conclusion :


Juste la fin du monde est au final un très beau film sur la famille et l’incompréhension où Dolan va au bout de sa vision. Portée par un casting 5 étoiles où chacun est magnifié par la mise en scène, le film s’impose comme un huit clos sensorielle réussi.

azarob
8
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le 30 sept. 2017

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azarob

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