Je sors de la salle avec un constat amer : je suis fan, j’avais de l’espoir, et je suis déçu une deuxième fois. Le premier film était moyen. Celui-ci parvient à faire pire. Alexandre Astier semble continuer à croire qu’il suffit d’avoir son univers et son aura pour faire du cinéma ; malheureusement, le costume de réalisateur lui dépasse clairement les épaules.
Malgré un casting prestigieux, on sent une fatigue, presque un désengagement. Certains anciens comédiens de la série semblent simplement « présents ». Pas inspirés, pas investis, pas dirigés. Quelques apparitions — Radouane, Haroun — amènent un peu de fraîcheur, mais ce sont des étincelles isolées dans un ensemble terne.
Les longueurs deviennent un vrai problème. La scène du conseil, interminable, est l’exemple parfait : un brouhaha sans intérêt, gênant à regarder, qui étire le vide en pensant créer du rythme. Astier continue à filmer des scènes comme s’il avait tout le temps du monde, oubliant qu’au cinéma, le public ne peut pas zapper ni attendre quatre épisodes pour que quelque chose se passe.
Le manque de Perceval est le coup fatal. On tente d’en faire un sujet central, mais par une intrigue plate et sans originalité.
le film perd les piliers émotionnels et comiques qui auraient pu le tirer vers le haut. Résultat : une aventure qui n’aventure rien, prévisible, lente, sans souffle.
Le plus gênant, c’est que même la promotion du film transpire le malaise. Les interviews sont froides, les acteurs semblent mal à l’aise, et ce climat se ressent à l’écran. On a l’impression d’une œuvre portée par un réalisateur qui s’entête, et par une troupe qui le suit par devoir plus que par conviction.
Je le dis avec regret : Kaamelott était une grande série. Elle restera une grande série. Mais cette trilogie de cinéma, qui avait tout pour être un événement, tourne au fiasco. Le potentiel était immense. Le résultat est fade, maladroit, et frustrant. Et en tant que fan, c’est sans doute ce qu’il y a de plus dur à accepter.