Une recette éprouvée assaisonnée de prises de risque, ça fait une bonne soupe.

À quoi je m'attendais ? Pas à grand-chose pour être honnête, je ne voulais pas me laisser emballer par l’engouement général qui, en un peu plus de 10 ans, était arrivée à un tel point que je n'aurais pu être que déçu. Alors, j'y suis allé en me disant que ça serait sûrement sympa, et en espérant voir quelque chose de nouveau, d’inattendu.

Résultat : J'ai passé un très bon moment. On retrouve dans le film les mêmes personnages et le même genre de dialogues que dans la série, avec forcément le même genre d'humour. Le portage au grand écran du rythme et du décalage entre le côté épique de l'environnement et celui complètement terre à terre des personnages, typique de la série, peut perturber les premières minutes mais on se laisse facilement emporter par le film.

Avant de passer au détail (et au spoiler) j'ai choisi une note de 7 (une bonne note donc), parce que j'ai l'impression qu'en en attendant trop de ce film on risque d'être déçu. Alexandre Astier est parfois traité comme le messie et je pense que ça peut le desservir alors que c'est (juste) une personne, une personne douée, qui à fait un film, un bon film. À voir.

SPOILER

Une des premières choses qui saute aux yeux et qui captive, ce sont les costumes surréalistes de certains personnages. Tout d'abord Lancelot, engoncé dans son armure qui semble le maintenir dans une léthargie glaciale tout au long du film, en contraste total avec exubérance des Burgondes et de leurs tenues colorées. Les saxons ne sont pas en reste avec leurs toques et manteaux qui pourront faire penser à des Grognards. Ces costumes semblent tellement peu pratiques qu'il est difficile d'imaginer leur apparition dans un univers réalistes, accentuant le côté conte de magie du film, et rappelant que Kaamelott ne raconte pas l'Histoire mais bien une histoire.

Une histoire qui tient en deux heures (pour ce premier volet en tout cas) et qui ne permet forcément pas de donner part belle à tous les personnages de la série. Certains sont à leurs place mais pas très présents, comme le Père Blaise, d'autres remplissent un rôle qu'on aurait pu donner à n'importe qui, comme Ferghus et Galessin.

Ce n'est pas forcément négatif cependant, car le fait de retrouver des têtes connues jusque dans les rôles mineurs renforcent l'impression de royaume vidé qui se dégage du film.

Ce sentiment de vide est avant tout dû aux grands espaces et aux ruines qui constituent l'essentiel des environnements du film. On retrouvait déjà des espaces plus grands dans les livres V et VI mais c'étaient des espaces plus peuplés, là où ceux de ce premier film donnent un sentiment de désertion, de vide, qui rend très bien compte de l'état de délabrement du royaume de Logres après 10 ans passés sous la férule de Lancelot.

Enfin, la musique sera mise à l'honneur dans ce film, notamment (mais pas que !) avec la bande-son orchestrale qui rappelle les compositions des films des années 90' et 2000 et qui est assez rafraichissante en contraste avec la tendance plus électronique des films de ces dernières années.

J'ai volontairement omis quelques points pour vous laisser le plaisir de les découvrir par vous-mêmes car au bout du compte, si vous avez aimé la série et même si le film n'est pas exempt de défaut (personnellement j'aurais aimé quelque chose d'encore plus différent de la série) je ne peux que vous recommander d'aller voir ce Kaamelott : Premier volet.