Une question de dosage

Il est rare qu'un film satisfasse à lui seul plusieurs besoins d'émotions. Les comédies, les films esthétiques, les films engagés, les films d'action, les films d'horreur, chacun s'engage à nous satisfaire dans une sphère d'action bien définie, avec plus ou moins de succès. La prouesse de "Kiss-ass", c'est qu'il parvient alternativement à nous faire pleurer de rire, à nous émouvoir, et à nous en mettre plein les yeux. Le film trouve le dosage idéal entre toutes ces sensations et nous fait accepter des situations totalement improbables. En effet, très vite, on n'est plus choqué par l'idée qu'une petite fille de 11 ans soit une machine à tuer, ou bien que le plus grand criminel de New York accepte que son propre fils se déguise en super-héros pour l'aider à résoudre ses problèmes. Et cela fonctionne, parce que les mélanges, les connexions inattendues, sont les thématiques du film. On nous raconte comment Dave, adolescent rêveur, frustré et déconnecté de la réalité, se retrouve, justement, confronté à une réalité dont il aurait préféré ne jamais connaitre l'existence. Au court de l'histoire, il découvre qu'il y a de vrais méchants capable d'une violence sans limite et que certaines personnes, prétendument leurs ennemis, sont capables d'une violence toute similaire. Et c'est par la violence que le film atteint son apogée. Les scènes qui nous la montre sont à la fois crues, esthétisées, et jouissives. Devant elles, on ressent la douleur, le plaisir et l'admiration devant une mise en scène parfaitement maitrisée. Peu de films peuvent en dire autant.