Durant la pandémie, une jeune femme travaillant en télétravail pour une société dont le produit phare est Kimi (équivalent d'Alexa) analyse des données, et entend un jour un cri qui pourrait correspondre à un meurtre. Face à l'indifférence de sa hiérarchie, elle décide mener l'enquête, malgré son agoraphobie.
Pendant que certains réalisateurs ne pouvaient pas tourner à cause du Covid, Steven Soderbergh en a réalisé trois coup sur coup ! Celui-ci inclut le monde de 2020, les masques dans la rue, le télétravail, les visoconférences, et il profite pour réaliser à la fois un remake caché de Blow out et Fenêtre sur cour. La caméra est vissé sur Zoë Kravitz, excellente en agoraphobe dont le monde la révulse, et qui a comme contact physique un toy boy avec qui elle ne fait que certaines positions pour éviter toute contamination. Elle vit dans un appartement où elle vit quasiment en auto-suffisance, et le seul fait de sortir lui procure des sueurs froides, très bien matérialisées par le son strident à l'approche de la porte, et du pas pressé qu'elle a dans la rue.
Le film est vraiment passionnant, emporté par l'énergie de la mise en scène, que je trouve d'une grande fluidité ; je me demande si certaines scènes ne sont pas filmées à l'Iphone pour donner des grands angles, à l'image d'une poursuite dans les escaliers.
Le scénario de David Koepp n'est pas complexe pour un sou, mais c'est vraiment l'occasion pour Soderbergh de démontrer ses talents de formaliste, avec une très belle image, l'excellente musique de Cliff Martinez et une Zoë Kravitz sous son meilleur jour.
Dommage cependant que les autres personnages ne soient guère exploités, mais c'est le genre de thriller qui aurait très bien pu exister dans les années 1990, technologie mise à part.