Quand j'ai revu ce King Kong, j'ai été frappé par la passion qui se dégage de chaque plan. Peter Jackson a transformé son rêve de gosse en réalité, et ça se sent. Mais, comme souvent avec les rêves d'enfant devenus réalité, la surenchère a pris le dessus, ce qui m'a empêché de mettre une meilleure note que ce 7/10.
Le New York Époustouflant et le Cœur du Mythe
- J'ai été absolument conquis par le premier acte. La reconstitution du New York de 1933 est une merveille d'atmosphère et de détails. On s'y croirait. La misère de la Grande Dépression donne une vraie profondeur au personnage d'Ann Darrow (Naomi Watts), qui est prête à tout pour échapper à sa condition.
- Naomi Watts, parlons-en : pour moi, c'est elle qui porte l'émotion du film. La délicatesse et la vulnérabilité qu'elle apporte à sa relation avec Kong sont incroyables. C'est la "Belle" par excellence. J'ai été touché par les moments d'intimité entre elle et la bête, notamment la célèbre scène de la patinoire gelée. On sent une vraie connexion, une poésie rare dans un film à gros budget.
Ce que j'ai préféré, c'est le traitement du mythe de la "Belle et la Bête". Le film réussit à donner une âme à Kong ; son regard, sa souffrance, son isolement... Andy Serkis mérite tous les éloges pour ça.
L'Île du Crâne : Un Zoo Trop Fourni
- Mon principal point de friction reste l'Île du Crâne. Techniquement, c'est bluffant. Les dinosaures sont plus effrayants et différents que ceux de Jurassic Park, avec une évolution surprenante. Le combat de Kong contre les trois V-Rex est d'une intensité folle.
Mais, c'est beaucoup trop , Jackson n'a pas su dire stop.
- J'ai trouvé les scènes d'action sur l'île interminables et redondantes. La chute dans la fosse aux insectes, bien que techniquement impressionnante, m'a semblé être un détour macabre et inutile qui hache le rythme du récit.
- J'ai eu l'impression que le réalisateur était trop gourmand, voulant montrer toutes les créatures fantastiques qu'il avait imaginées pour Skull Island, au détriment de l'avancement de l'intrigue et de la tension. Le film bascule trop souvent du drame épique au film de monstre pur et dur.
Conclusion :
En fin de compte, Jackson nous a offert un film passionné, visuellement gigantesque, et extrêmement fidèle à l'esprit de l'original. Mais cette passion se traduit par un excès de zèle, faisant de l'œuvre une expérience souvent éprouvante pour sa durée. La conclusion, tragique et magnifique sur l'Empire State Building, est l'apothéose d'une ambition folle.
Un excellent spectacle, une relecture émouvante du mythe, mais un montage plus serré aurait transformé ce très bon film en chef-d'œuvre incontestable.