Un cercle bien vertueux

Après le succès du premier opus, Matthew Vaughn a donc rempilé, lui qui habituellement répugne à ce genre d’exercice. Si la surprise du premier est passée, on retrouve dans cette suite tout ce qui faisait la saveur de son prédécesseur. Action à tout va, décors et univers particulièrement soignés, absence totale de réalisme, humour qui tâche parfois, ultra-violence façon cartoon restent la marque de fabrique de ce film qui fonctionne presque aussi bien que son aîné, si on accepte de poser son cerveau et de regarder un film qui ne se prend jamais au sérieux.

Pour les amateurs d’espionnage complexe ou de films d’action nerveux et réalistes, passez votre chemin, car tout ici n’est que fantaisie et pur divertissement complètement déjanté. Gentiment gore parfois (eh oui, on tue au hachoir à viande géant et au lasso laser ici), versant toujours dans le délire « so British’ » (on adorera, notamment, la présence d’un hilarant Elton John qui semble s’être éclaté dans son propre rôle), on a droit en outre à une méchante (parfaite Julianne Moore) certainement encore plus siphonnée que Samuel L. Jackson. Le déplacement d’une partie de l’action aux Etats-Unis est, par ailleurs, l’occasion de quelques saillies sur le pays de l’Oncle Sam plutôt amusantes, même si Londres se prête certainement davantage au délire visuel du programme.

Si on pourra reprocher au film ses quelques longueurs par rapport à son aîné (la structure du premier volet apportait forcément davantage de richesse dans le propos et le rythme, alors qu’ici certaines situations mettent inutilement un peu trop de temps à se mettre en place), on se laissera de nouveau emporter dans cet univers délirant tout à fait singulier qui appelle forcément d’autres épisodes.