Je suis kistch… mais pour de rire.
Faire re-vivre un film d'agent secret à l'ancienne. Le flegme anglais, les remarques improbables au pire moment, les pièges abracadabrantesques. Sur le papier c'est du tout bon. Surtout que, on va pas se le cacher, j'avais bien envie de poser le cerveau hier soir…
Les costards, le méchant hauts en couleurs, les vannes à deux sous, la royauté anglaise tout est là. Des références il y a, beaucoup, beaucoup, beaucoup. Vaughn a compris comment marchait les vieux f007 (et il nous le rappelle bien). Le problème c'est que derrière cette ironie grasse permanente, Kingsman ne s'assume tout simplement pas. «Regarde je fais du kistch LOL. Mais attention, hein, va pas croire que je suis kitsch pour de vrai».
Du coup on est ni dans le film d'espion de la grande époque, ni dans la parodie façon OSS117, ni même dans la grosse bouffonerie façon Austin Power. Kingsman fait référence à tous ces genres, il se déguise en «film de …», mais reste un gros hollywoodien des années 2010. On vient chercher la liberté et la spontanéité des 007 des 70s et/ou des parodies. On a le droit au genre le plus formaté, rigide, calculé, qui soit. Ça tue tout.
On passe pas les deux pires heures de sa vie, il y a plein de choses (presque) bien senties, mais toutes les promesses tombent à l'eau.… En sortant je me suis demandé si j'avais pas un espoir infondé, comme le mec qui essaie de revivre Woodstock. Les films d'espion des 70s ont été fait dans les 70s, les bonnes parodies existent aussi déjà. À quoi je m'attendais au fond ?